
L'année 2025 marque le centenaire de l'ouverture par le dirigeant Nguyen Ai Quoc d'un cours de formation de cadres révolutionnaires – incluant du contenu journalistique – à Guangzhou en Chine. Ce n'est pas seulement le point de départ du journalisme révolutionnaire vietnamien, mais aussi la genèse de l'idée de former des journalistes liés à l'idéal révolutionnaire, au service de la nation et de la vérité.
Au cours d'un siècle, le système de formation journalistique de notre pays a mûri et s'est fortement développé, accompagnant les profondes transformations du pays – de la guerre à la paix, du mécanisme de subvention à l'innovation, et du journalisme manuel à l'ère numérique et de l'intelligence artificielle.

EMPREINTE D'UNE PETITE CLASSE À GUANGZHOU EN CHINE
Il y a un siècle, en 1925, dans une petite maison du quartier de Hoa Nam, à Guangzhou en Chine, une classe spéciale fut ouverte sous la direction et l'enseignement direct de Nguyen Ai Quoc – celui qui deviendra plus tard le Président Hô Chi Minh. Il ne s'agissait pas d'une classe ordinaire, mais d'un lieu où fut semée la graine d'une génération révolutionnaire, des personnes qui étaient à la fois des combattants et des pionniers du journalisme dans l'histoire du journalisme révolutionnaire vietnamien.
Nguyen Ai Quoc comprenait clairement le pouvoir de la presse. Au cours de sa quête pour le salut national, il a écrit des centaines d'articles en plusieurs langues, publiés dans des journaux internationaux réputés. Il considérait le journalisme comme une « arme tranchante de la révolution », un moyen important pour éveiller le peuple, propager le marxisme-léninisme, et lutter contre l'oppression colonialiste et féodale.
Dans cet esprit, Nguyen Ai Quoc a ouvert à Guangzhou la première classe de formation à l’intention des cadres vietnamiens, avec l’accent mis sur la théorie révolutionnaire, l'organisation des luttes, et surtout, les compétences de rédaction journalistique, de diffusion de journaux, ou encore d'utilisation de la presse comme outil de mobilisation des masses.
Cette classe a vu la participation de nombreux révolutionnaires vietnamiens qui sont devenus plus tard des légendes de la Révolution vietnamienne, que sont : Tran Phu – le premier secrétaire général du Parti communiste du Vietnam, Le Hong Phong et Ha Huy Tap – d'excellents dirigeants vietnamiens, Pham Van Dong et Vo Nguyen Giap – des piliers de la Révolution vietnamienne.
La classe de formation à Guangzhou n’a pas duré longtemps, mais ses valeurs historique et spirituelle restent toujours intactes avec le temps. Elle a contribué à promouvoir les esprits d'apprendre pour entreprendre, d'écrire pour lutter et de faire du journalisme pour la révolution. Ces esprits continuent d'être transmis à travers les générations de journalistes révolutionnaires, ceux qui ont posé des bases solides pour le développement du journalisme vietnamien.
Pendant les cours à Guangzhou, les participants n'ont pas seulement appris à organiser les mouvements révolutionnaires, mais aussi à rédiger des nouvelles, des articles et à faire du journalisme. Ces cours ont jeté les premières bases importantes pour fonder le journal Thanh Nien (Jeunesse) le 21 juin 1925. Il s’agit du premier journal révolutionnaire fondé et dirigé par Nguyen Ai Quoc. Cette date a également été choisie plus tard comme Journée de la presse révolutionnaire vietnamienne.
Le journal Thanh Nien était considéré comme « des cours révolutionnaires sur papier ». Sans imprimerie moderne, sans maison d'édition professionnelle, le journal Thanh Nien était publié régulièrement, se faufilant à travers les frontières pour arriver entre les mains des lecteurs au Vietnam. À travers chaque page du journal, la pensée révolutionnaire se propageait fortement, contribuant à sensibiliser des dizaines de milliers de jeunes Vietnamiens au patriotisme.
De nombreux élèves de la classe à Canton sont devenus plus tard des journalistes-combattants, qui ont joué à la fois le rôle de diffuseurs des orientations et politiques du Parti et de dirigeants des mouvements révolutionnaires locaux.

LA PRESSE EN PREMIÈRE LIGNE - UNE ÉCOLE AU CŒUR DES FLAMMES DE LA GUERRE
Si la classe à Quangzhou en 1925 a posé la première pierre de la formation des journalistes révolutionnaires, alors les trois décennies suivantes — de la Révolution d’Août 1945 jusqu’à la réunification du pays en 1975 — ont été une période où la presse vietnamienne a accompagné le front de bataille, dans des « écoles » sans tableau noir ni craie blanche, mais remplies de fumée de balles, de sueur et de sang. La salle de rédaction est devenue une base de combat, la salle de classe s’est confondue avec la forêt profonde.
Liste des étudiants de l'école de journalisme Huynh Thuc Khang (Source : Documents du Musée de la presse du Vietnam).
Liste des étudiants de l'école de journalisme Huynh Thuc Khang (Source : Documents du Musée de la presse du Vietnam).
Immédiatement après la proclamation de l’indépendance, dans un contexte où le pays entamait la lutte de résistance contre les colonialistes français, la presse révolutionnaire est devenue sans délai une force d’avant-garde sur le plan idéologique. Faute de conditions pour ouvrir des écoles officielles, des sessions de formation professionnelle en journalisme ont été organisées de façon itinérante, dans la forêt, dans des grottes, tout près des tranchées.
Site historique national de l’École de journalisme Huynh Thuc Khang, située dans la commune de Tan Thai, district de Dai Tu, province de Thai Nguyen. Photo : The Dai.
Site historique national de l’École de journalisme Huynh Thuc Khang, située dans la commune de Tan Thai, district de Dai Tu, province de Thai Nguyen. Photo : The Dai.
L’École de journalisme Huynh Thuc Khang était la première institution de formation au journalisme révolutionnaire au Vietnam, fondée le 4 avril 1949 dans la commune de Tan Thai, district de Dai Tu, province de Thai Nguyen (au Nord). Cette école a vu le jour sous la direction du Président Hô Chi Minh, du Comité central du Viet Minh et de la Délégation de la Presse de la Résistance, afin de répondre au besoin de former des reporters et rédacteurs pour les organes de presse durant la période de la lutte contre les colonisateurs français.
L’école a été fondée dans un contexte de lutte acharnée contre les forces colonialistes françaises. Elle constituait la seule institution de formation à cette époque, dirigée par le journaliste DoDuc Duc en tant que directeur, assisté par le journaliste Xuan Thuy comme directeur adjoint. Le comité de direction comprenait également les journalistes Nhu Phong, Do Phon et Tu Mo. Les enseignants de l’école étaient des figures politiques, journalistes et artistes renommés, tels que : Truong Chinh, Vo Nguyen Giap, Hoang Quoc Viet, Le Quang Dao, To Huu, Tran Huy Lieu, Xuan Dieu, Nguyen Xuan Khoat, Nguyen Huy Tuong, The Lu, Nguyen Tuan, Nguyen Dinh Thi et Nam Cao. En trois mois (du 4 avril au 6 juillet 1949), l’école a formé 42 élèves qui sont devenus d’excellents journalistes, assumant des responsabilités au sein des organes de presse et de la propagande.
Le Comité de direction de l'École de journalisme Huynh Thuc Khang, en 1949. Photo : Musée de la presse vietnamienne.
Le Comité de direction de l'École de journalisme Huynh Thuc Khang, en 1949. Photo : Musée de la presse vietnamienne.
L'École de journalisme Huỳnh Thúc Kháng n'était pas seulement un lieu de formation pour la première génération de journalistes de la révolution vietnamienne, mais aussi un symbole de patriotisme, de ténacité et de créativité dans le travail de propagande. Ce site historique est aujourd'hui une destination importante pour les générations de journalistes, d'étudiants et le public, les aidant à mieux comprendre l'histoire de la presse révolutionnaire vietnamienne et les contributions considérables des générations précédentes.
Pendant la guerre, personne n'était un « journaliste professionnel » au sens moderne du terme. Ils apprenaient, travaillaient et combattaient en même temps. Chaque responsable tenant la plume devait à la fois apprendre à écrire rapidement, de manière concise et conformément aux points de vue révolutionnaires ; et imprimer et distribuer directement ; beaucoup allaient même directement au front pour prendre des photos, filmer et recueillir les informations les plus récentes.
Au Nord, le Journal Nhân Dân (Le Peuple) - organe de presse du Comité central du Parti - continuait de paraître régulièrement, tout en organisant des stages de courte durée pour les journalistes. Au Sud, la presse révolutionnaire opérait dans des conditions secrètes et difficiles, mais parvenait néanmoins à former des journalistes dans les zones libérées.
Sur les champs de bataille de Trị-Thiên, du Tây Nguyên, du Sud, etc., de nombreux journaux locaux tels que Giải Phóng (Libération), Cờ Giải Phóng (Le Drapeau de la Libération), Quân Giải phóng Miền Nam (L'Armée de libération du Sud)... sont devenus des « salles de classe de combat réel », où les journalistes étaient formés par la pratique de la lutte.
Il est impossible de ne pas mentionner les reporters de guerre qui ont sacrifié leur vie en exerçant leur métier, devenant des symboles de l'esprit des journalistes révolutionnaires. Ils sont la preuve vivante d'une génération « formée dans le feu », sans passer par les bancs de l'université, mais possédant suffisamment de courage, de compétences, de qualités et de pensée pour devenir de véritables journalistes.
La presse en temps de guerre fut une grande école pour le journalisme révolutionnaire. Ce que la presse révolutionnaire vietnamienne a accompli pendant la période 1945-1975 n'est pas seulement le produit de la bravoure, mais aussi le résultat d'un système de formation flexible, créatif et plein d'esprit combatif.
Dans les moments difficiles, la presse vietnamienne est toujours formée et encouragée pour assurer l’orientation, la rapidité et l’efficacité de la propagande.
C’était une époque où chaque article était une balle, chaque journal un soldat et chaque cours sur le terrain un maillon important dans le flux de formation au journalisme révolutionnaire vietnamien.

La période d’innovation-le journalisme vietnamienne passe du traditionnel au professionnel
En 1986, le VIe Congrès national du Parti communiste du Vietnam a lancé la rénovation intégrale du pays. Parallèlement à la forte transformation de l’économie, de la politique et de la société, le journalisme vietnamien est également entré dans une nouvelle période de développement, plus professionnel, plus moderne et plus profondément intégré au monde. C’était aussi l’étape de la formation au journalisme qui s’est organisée de manière systématique, formelle et avec une vision à long terme.
Avant la pédiode de rénovation, la formation journalistique était étroitement liée aux tâches révolutionnaires : propagande, agitation et réflexion de combat. Cependant, en entrant dans l’économie de marché à orientation socialiste, les exigences envers les journalistes ont changé : ils doivent savoir débattre, analyser et persuader ; doivent être sensible à l’actualité, mais en même temps respecter la vérité, la loi et l’éthique professionnelle.
Cela implique un changement majeur dans la réflexion sur la formation : de la formation d’agents de propagande à la formation de journalistes professionnels. Le programme de formation enseigne non seulement le journalisme, l'interview et la production télévisuelle, mais également le droit du journalisme, les compétences médiatiques, la gestion des médias, l'éthique professionnelle, les langues étrangères, les technologies de l'information, etc.
Le premier cours de journalisme a été recréé sur le site historique national de l'école de journalisme Huynh Thuc Khang, dans la commune de Tan Thai, district de Dai Tu, province de Thai Nguyen. Photo : The Dai.
Le premier cours de journalisme a été recréé sur le site historique national de l'école de journalisme Huynh Thuc Khang, dans la commune de Tan Thai, district de Dai Tu, province de Thai Nguyen. Photo : The Dai.
Durant cette période, de nombreuses universités ont commencé à ouvrir des départements et des filières de journalisme officiels. L'Académie de journalisme et de communication (créée en 1962) est devenue le plus grand centre de formation en journalisme du pays, avec des programmes de formation allant du baccalauréat (dans les types de journalisme) au doctorat, des liens de formation internationaux et une formation à court terme pour les journalistes en exercice.
L’établissement se distingue également par la publication rigoureuse de manuels et d’ouvrages de référence, établissant des standards professionnels dans l’enseignement du journalisme.
Parallèlement, des universités telles que celles des Sciences sociales et humaines (appartenant aux Universités nationales de Hanoï et de Hô Chi Minh-Ville), l’Université des sciences de Hue, l’Université de Vinh, l’Université de la culture de Hanoï, l’Université de la culture et des arts militaires, ainsi que l’Université des sciences de l’Université de Thai Nguyen, ont ouvert des filières en journalisme et communication multimédia.
Les centres de perfectionnement de l’Association des journalistes vietnamiens, ainsi que de grandes institutions médiatiques, comme l’Agence vietnamienne d’information (VNA), la Télévision nationale (VTV) ou le journal Nhân Dân, jouent un rôle actif dans la formation sur le terrain et la montée en compétences des reporters.
Pour la première fois, des manuels modernes de journalisme ont vu le jour, élaborés par des experts nationaux et internationaux. Cette évolution permet aux étudiants d’accéder aux techniques de journalisme multimédia, à la production radiophonique télévisuelle, à l’enquête journalistique et à l’analyse de données.
La période du “Doi moi” constitue un tournant historique : l’enseignement passe d’un modèle centré sur le « journaliste révolutionnaire » à celui du « journaliste professionnel », posant ainsi les bases de la modernisation dans un contexte de transformation numérique.
Dans les années 1990-2000, avec l’élargissement de ses relations extérieures et l’intégration du Vietnam à l’ASEAN et à l’OMC, de nombreux programmes de coopération internationale en journalisme sont lancés. Des enseignants et journalistes vietnamiens partent se former en France, en Allemagne, au Japon ou aux États-Unis. Des organisations comme la SIDA, la DW Akademie, l’AFP, BBC Media Action, l’UNESCO ou le PNUD soutiennent des formations sur l’éthique professionnelle, la lutte contre la désinformation, le journalisme de développement, etc.
Grâce à ces dynamiques, une nouvelle génération de journalistes jeunes, rigoureusement formés et dotés d’un esprit moderne s’impose progressivement dans les grandes rédactions : un équilibre entre héritage révolutionnaire et maîtrise des technologies contemporaines.
L’enseignement du journalisme durant cette phase se caractérise par une flexibilité accrue des programmes, marquant un passage notable d’une approche académique à une pédagogie ancrée dans la pratique.
Le lien de plus en plus étroit entre les établissements de formation et les rédactions permet aux étudiants de pratiquer dès le début, de participer à la rédaction d’articles, à la réalisation d’émissions de télévision et à la réalisation de projets journalistiques multiplateformes.
De nombreux professeurs de journalisme sont des journalistes célèbres qui assurent à la fois les cours théoriques et l’encadrement pratique, contribuant ainsi à réduire l’écart entre l’enseignement académique et la réalité du journalisme.
LA PRESSE À L’ÈRE NUMÉRIQUE ET L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE - FORMATION POUR S’ADAPTER ET INNOVER
À l’aube du XXIe siècle, la presse mondiale en général et celle vietnamienne en particulier sont confrontées à une révolution sans précédent : la transformation numérique et l’intelligence artificielle (IA) modifient fondamentalement les modes de production, de diffusion et de réception de l’information.
Dans ce contexte, la formation au journalisme ne se limite plus à une « formation professionnelle », mais devient un processus de développement de nouvelles compétences, pour permettre aux journalistes de « travailler en numérique – penser en numérique – maîtriser la technologie ».
Depuis les années 2010, les concepts de « journalisme numérique », de « multiplateforme » et de « médias convergents » sont devenus populaires. Les bureaux de la presse ne se contentent plus de publier des journaux imprimés traditionnels ou de diffuser des émissions de radio et de télévision, mais gèrent également des sites Web, des fanpage, des podcasts, YouTube, TikTok...
De nouvelles exigences comme l’optimisation du contenu en fonction du comportement des utilisateurs, le SEO, la production de vidéos verticales courtes, l’analyse de données massives (big data)... deviennent des compétences nécessaires pour les journalistes modernes. Les programmes de formation journalistique doivent donc être constamment actualisés pour suivre l’évolution rapide des technologies et les nouvelles tendances de consommation des contenus.
La période 2020-2025 marque l’explosion de l’IA dans le domaine journalistique. L’IA peut désormais rédiger des dépêches, éditer des vidéos, synthétiser des données et même analyser les émotions et les tendances des lecteurs.
Avec l’émergence d’outils comme ChatGPT, DALL-E, Bard ou Copilot, les étudiants en journalisme ne doivent plus seulement apprendre à écrire, mais aussi à travailler avec la technologie et à créer du contenu qui ne peut pas être remplacé par l’IA.
Dans plusieurs établissements et universités de premier plan tels que l’Académie de Journalisme et de Propagande, l’Université des Sciences sociales et humaines (relevant de l’Université nationale de Hanoï et de l’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville), de nouvelles disciplines telles que «Journalisme de données», «Production de contenus multiplateformes», «Communication numérique et intelligence artificielle», «Éthique numérique»… ont été intégrées dans les programmes d’enseignement.
Parallèlement, de nouveaux modèles pédagogiques comme edTech, l’e-learning, les studios de création au sein des écoles, ou encore des programmes d’incubation d’idées de journalisme numérique sont mis en place, encourageant les étudiants à développer des projets concrets plutôt que de se limiter à l’apprentissage théorique.
La nouvelle génération de journalistes ne se contente plus de raconter des histoires, elle crée des expériences de contenu, en rédigeant des articles intégrant images, vidéos, infographies interactives, bases de données ; en maîtrisant les logiciels de montage vidéo, de retouche photo, de création de podcasts ; et en adoptant une pensée axée sur le produit médiatique (content product thinking).
Ces nouvelles formations ne se limitent pas à transmettre des compétences, elles enseignent aussi l’apprentissage tout au long de la vie, le développement de la marque personnelle numérique, ainsi que les moyens de se protéger soi-même et de protéger son organisation dans un environnement informationnel à haut risque.
Malgré ces innovations, l’enseignement du journalisme doit encore relever de nombreux défis, tels que: l’écart entre les programmes académiques et la réalité des rédactions ; le manque d’enseignants ayant une expérience concrète du journalisme numérique ou des médias basés sur les données; le déficit d’infrastructures technologiques de pointe dans certaines institutions; et la pression exercée par l’évolution rapide des technologies, rendant rapidement obsolètes certains modèles pédagogiques.
Cependant, une collaboration étroite entre les établissements de formation, les organes de presse et les organisations internationales ouvre une nouvelle ère: celle d’une formation journalistique qui ne se limite plus à l’accès à l’emploi, mais qui vise à guider la société à l’ère du numérique.
Le site classé monument historique national de l’École de journalisme Huynh Thuc Khang a été restauré et mis en valeur sur une superficie de 859 m², avec de nombreux éléments reconstruits sur la base de documents d’archives et de quelques photographies conservées.



REGARD SUR UN SIÈCLE DE FORMATION AU JOURNALISME RÉVOLUTIONNAIRE AU VIETNAM
Un siècle s’est écoulé depuis le premier cours de journalisme donné par le Président Hô Chi Minh à Canton en 1925. D’un petit groupe de jeunes plumes, animées par l’idéal révolutionnaire et l’aspiration à la libération nationale, nous sommes passés à une génération de journalistes vietnamiens mûrs et aguerris : solides sur le front de l’information, proactifs à l’ère numérique, affirmés face à la vague de l’intelligence artificielle.
Cent ans de formation au journalisme révolutionnaire ont légué un précieux héritage : un esprit d’engagement, une loyauté indéfectible envers la vérité, et une foi dans le rôle social du journaliste. Cet héritage s’incarne aussi dans un réseau de dizaines d’universités, de milliers d’enseignants et de dizaines de milliers d’étudiants en journalisme qui, jour après jour, préservent et renouvellent cet esprit fondateur.
Pourtant, les défis à venir sont inédits : désinformation, éthique professionnelle dans un monde virtuel, journalistes solitaires face à la tempête des données… La formation au journalisme ne peut rester à l’écart de cette dynamique.
Pour conserver leur rôle de guide de l’opinion publique, les journalistes de demain doivent être formés dans un esprit nouveau : à la fois courageux comme les pionniers de 1925, et créatifs tels de véritables stratèges du contenu numérique.
De Canton à Hanoï, des zones de résistance forestières aux studios modernes, de la machine à écrire manuelle à l’intelligence artificielle – le parcours de cent ans de formation au journalisme révolutionnaire au Vietnam constitue une page indissociable de l’histoire de la presse nationale. Cent ans marquent un jalon, mais aussi un rappel : la formation au journalisme d’aujourd’hui doit se tourner vers l’avenir. Cet avenir commence… dès la première leçon d’aujourd’hui sur les bancs de l’université.
Publication : le 26 mai 2025
Contenu : Professeur associé, Dr. Ha Huy Phuong
Organisation : Nam Dong
Photos : Journal Nhân Dân & archives
Dessin : Phi Nguyen