Empreintes des premiers Vietnamiens dans la baie d’Halong

La baie d’Halong, au Nord-Est du Vietnam, est connue non seulement comme un patrimoine naturel mondial, l’une des 7 nouvelles merveilles naturelles, ou encore une destination touristique célèbre, mais elle est également l’un des berceaux de la civilisation antique vietnamienne, avec des vestiges datant de plus de 18 000 ans.
De plus, cet endroit a marqué la phase d’aube de l’économie maritime et le commencement des communications extérieures du Vietnam. C’est aussi le lieu où s’est formée la culture maritime unique du Vietnam.
Les premiers propriétaires de la baie d’Halong
Selon les recherches archéologiques, la baie d’Halong était un abri pour les premiers Vietnamiens.
La présence d’habitants préhistoriques dans cette région date depuis assez tôt : la culture de Soi Nhu (de 18 000 ans à 7 000 ans av. J.-C.), la culture de Cai Beo (de 7000 ans à 5000 ans av. J.-C.) et la culture d’Halong (de 5 000 ans à 3 000 ans av. J.-C.).
Des objets découverts lors de fouilles archéologiques réalisées sur les vestiges de Hon Hai Co Tien, dans le quartier de Bach Dang. Photo : Musée de Quang Ninh.
Des objets découverts lors de fouilles archéologiques réalisées sur les vestiges de Hon Hai Co Tien, dans le quartier de Bach Dang. Photo : Musée de Quang Ninh.
La professeure-docteure Lam Thi My Dung, de l’Université des sciences sociales et humaines (relevant de l’Université nationale de Hanoï), a déclaré que les recherches archéologiques sur les sites de Soi Nhu, Cai Beo et Halong avaient fourni des preuves importantes sur les formes de résidence, les méthodes d’exploitation des ressources naturelles, l’interaction entre les humains et l’environnement et l’adaptation humaine aux changements environnementaux il y a entre 25 000 et 4 000 ans av. J.-C.
Trois périodes culturelles à Halong
Site archéologique de la grotte Soi Nhu
Site archéologique de la grotte Soi Nhu
Culture Soi Nhu
de 18 000 ans à 7 000 ans av. J.-C.
Culture de Cai Beo
Culture de Cai Beo
Culture de Cai Beo
de 7000 ans à 5000 ans av. J.-C.
L’île de Ngoc Vung
L’île de Ngoc Vung
Culture d’Ha Long
de 5 000 ans à 3 000 ans av. J.-C.
La culture de Soi Nhu
La culture de Soi Nhu est datée entre 18 000 et 7 000 ans av. J.-C. Les habitants de cette époque-là étaient concentrés principalement sur les îles calcaires de la baie d’Ha Long et de la baie de Bai Tu Long ou encore dans les grottes côtières.
Leurs principaux modes de subsistance consistaient à chasser, à cueillir et à exploiter des mollusques d’eau douce, avec des outils de travail en pierre aux formes diverses.
Ces outils étaient fabriqués artisanalement avec les techniques les plus simples (rupture, coupe ou meulage) et étaient rarement réparés.
Selon le professeur agrégé-docteur Nguyen Khac Su, la culture de Soi Nhu abrite 12 vestiges, répartis sur les îles calcaires des baies d’Halong et de Bai Tu Long.
Ces vestiges sont datés de la fin du Pléistocène au début de l’Holocène, avec deux phases : précoce et tardive.
Les habitants de Soi Nhu utilisaient des galets pour fabriquer différents outils, comme des haches ovales, des haches courtes, des grattoirs à disque, des haches aiguisées. Ils n’avaient pas de produits en céramique.
Ils chassaient les animaux sur terre, récoltaient des mollusques d’eau douce et vivaient dans des grottes.
Selon la professeure Lam Thi My Dung, la culture de Soi Nhu appartient à la période néolithique précoce et moyenne, caractérisée par des outils en pierre sculptée et des reliques quotidiennes au service de la cueillette, de la chasse et de la pêche.
Les habitants de Soi Nhu vivaient dans les zones côtières et exploitaient les riches ressources de la mer, ce qui démontre leur attachement et leur adaptation à l’environnement côtier.
À la fin de la période allant de 9 000 à 7 000 ans av. J.-C., les habitants de Soi Nhu ont étendu leur zone de résidence aux îles de Quang Ninh et Hai Phong, à savoir Eo Bua, Tung Bo, Ang Giua (Cat Ba, ville de Hai Phong), Bo Nau et Me Cung (province de Quang Ninh).
Ils vivaient dans les environnements continentaux, ils ont dû se rapprocher de la mer et s’adapter à la montée des eaux.
Les vestiges archéologiques montrent la présence de coquilles de mollusques et d’os de poissons marins aux côtés d’animaux terrestres.
Les outils de cette période incluent des haches polies, des haches au corps poli, des pierres de meulage, des enclumes, ainsi que des poteries grossières décorées de motifs cordés.
Les anciens habitants de Soi Nhu vivaient sur un vaste territoire couvrant presque toute la région actuelle de la baie d’Ha Long, qui était alors une plaine.
Vivant près de la mer, ils ont été fortement affectés par d’importants changements environnementaux, notamment l’élévation du niveau de la mer et les variations climatiques, qui ont fait passer le paysage d’un environnement continental à un milieu côtier.
La professeure Lam Thi My Dung a également indiqué qu’environ 9 000 ans av. J.-C., une partie du golfe du Tonkin et du golfe de Thaïlande a été submergée, tandis que la baie d’Ha Long et les îles proches de la côte ont subi les effets de l’élévation du niveau de la mer à un rythme d’environ 9 mm par an.
Le processus s’est étalé sur 1 500 ans, entre 6 500 et 5 000 ans av. J.-C., atteignant son apogée avec un niveau marin de 4 ou 5 mètres au-dessus du nôtre.
Par conséquent, seuls les vestiges situés à des altitudes élevées ont été préservés jusqu’à aujourd’hui.
Les changements environnementaux ont profondément influencé le mode de vie et les moyens de subsistance des habitants de Soi Nhu.
Ils fabriquaient des outils à partir de pierres locales, comme des haches polies, des maillets, des meules, et d’autres outils en calcaire, semblables à ceux des anciens habitants de Trang An (province de Ninh Binh, au Nord du Vietnam).
Selon la professeure Lam Thi My Dung, à cette époque, aucun outil en os, corne ou coquillage n’a été découvert.
Les habitants de Soi Nhu utilisaient une technique de polissage de la pierre, principalement pour polir les lames de haches, mais parfois aussi pour polir les corps ovales des haches.
Ces outils étaient plus efficaces pour abattre des arbres, défricher les forêts, fabriquer des embarcations ou travailler le bambou et le rotin, les aidant ainsi à s’adapter à leur environnement côtier changeant.
Les traces des habitants de la culture Soi Nhu, selon la professeure et docteure Lam Thi My Dung, incluent des ossements humains découverts dans la grotte Soi Nhu.
Ces vestiges comprennent des fragments de crâne, des dents, des morceaux de mandibules et des os des membres inférieurs et supérieurs d’au moins cinq individus différents : trois femmes et deux hommes, tous âgés de plus de 30 ans.
Concernant la culture Soi Nhu, l’archéologue Trinh Nang Chung a commenté :
La culture de Cai Beo
Le site archéologique de Cai Beo se situe dans la commune de Dong Hai, sur l’île de Cat Ba (Hai Phong), à environ 1,5 km au sud-est du centre de la ville de Cat Ba. Le site se trouve dans une vallée calcaire orientée nord-sud, avec une altitude moyenne de 4 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Selon les recherches de l’Institut d’Archéologie du Vietnam, Cai Beo est le site archéologique le plus significatif actuellement dans les régions côtières et insulaires du nord-est du Vietnam.
Les traces du temps sur le plafond de la grotte Thien Cung.
Les traces du temps sur le plafond de la grotte Thien Cung.
Selon le Musée national d’histoire, en 1938, l’archéologue française M. Colani a découvert un site à ciel ouvert, appelé Vinh Lang Chai (Cai Beo), sur l’île de Cat Ba.
Depuis lors, quatre campagnes de fouilles ont été menées par des archéologues vietnamiens, respectivement en 1972, 1973, 1986 et 2006.
En avril 1972, une équipe de l’Institut d’Archéologie dirigée par Hoang Xuan Chinh, avec la participation de Nguyen Van Hao, a excavé deux fosses d’exploration sur ce site, qui a ensuite été nommé site de Cai Beo.
Les artefacts récupérés comprennent des haches en pierre, des meules cannelées, des plombs de pêche et de nombreux morceaux de poterie poreuse, tels qu'avait découverts M. Colani.
Les artefacts mis au jour cette fois-ci sont classés comme appartenant à la culture d'Ha Long, datés de la période néolithique supérieure.
4 fouilles : 1972, 1973, 1986 et 2006
Le 16 août 1973, l'Institut d'archéologie en coordination avec le Service de la culture et de l'information de Hai Phong a réalisé des fouilles dans le site de Cai Beo. Les fouilles se sont terminées le 30 septembre 1973.
Les résultats des fouilles ont montré qu’il y avait 3 couches culturelles. On a trouvé des artefacts qui sont des outils tels que des haches courtes en galets taillés, pointues, des pilons, des tables de broyage ; des poteries avec des surfaces en céramique épaisses et rugueuses, des os d'animaux et de gros coquillages dans la première couche culturelle.
La deuxième couche culturelle renferme des outils de sculpture et des outils de meulage, des céramiques dures à parois minces. Cette couche contient de nombreux os de poissons et d'animaux.
La troisième couche culturelle a livré des artefacts principalement constitués de céramiques poreuses, de céramiques fines et dures et d'outils en pierre entièrement meulés, sans os d'animaux.
Grâce à ces fouilles, les chercheurs ont découvert que la première couche culturelle appartient à la période néolithique précoce, la couche suivante appartient à la période néolithique tardive et la dernière couche appartient à la culture d'Ha Long.
En décembre 1981, le Musée d'histoire du Vietnam (aujourd'hui Musée national d'histoire) et le Musée de la ville de Hai Phong ont mené des fouilles.
La structure de la couche culturelle a montré que la stratigraphie du site comportait 15 couches de sol excavé, avec deux couches culturelles archéologiques.
La première couche culturelle ci-dessous appartenait à la culture pré-Ha Long. La deuxième couche culturelle ci-dessus appartenait à la culture d’Ha Long.
Entre les deux couches culturelles se trouvait une couche de sable et de gravier marin de 20 cm d’épaisseur.
Quelques artefacts découverts à Ha Long.
Quelques artefacts découverts à Ha Long.
Lors de cette fouille, 2 restes de cuisine et une sépulture ont été découverts.
Sur la base des traces osseuses restantes dans la sépulture, on peut savoir que le corps a été enterré accroupi, le dos face à un très gros rocher près de la paroi est de la fosse, la tête tournée vers l'ouest, sans coffin ni objets enterrés.
Sur la base des caractéristiques du crâne et de la mâchoire, lors de l'étude du sexe et de l'âge, le professeur agrégé, Dr Nguyen Lan Cuong, a estimé qu'il s'agissait des restes d'un individu de sexe masculin, qui pourrait avoir entre 50 et 60 ans en se basant sur l'usure des dents et la fixation des articulations crâniennes à l'intérieur.
Ces fouilles ont révélé un certain nombre d'objets en pierre et en céramique, des céramiques principalement façonnées à la main, peu cuites et cuites de manière inégale.
Un parc en pierre vieux de 320 millions d'années sur la baie.
Un parc en pierre vieux de 320 millions d'années sur la baie.
En décembre 1986, l'Institut d'archéologie a procédé à des fouilles.
La nouveauté notable de cette fouille est que la proportion d'outils en galets taillés ici était très élevée, que les outils entièrement polis étaient très limités et qu'il n'y avait pas de haches avec épaule comme dans les fouilles précédentes.
La proportion de céramiques poreuses de style Ha Long était très faible et peu typique. En décembre 2006, un groupe de l'Institut d'archéologie, dirigé par le professeur agrégé.
Dr. Nguyen Khac Su, en collaboration avec le musée de Hai Phong et le Service culturel du district de Cat Hai, a mené des fouilles pour déterminer l'étendue de la distribution du site de Cai Beo et le niveau de conservation de la valeur pour le classer site national et fournir des objets supplémentaires au musée de Hai Phong.
Localisation des fossés de fouille sur le site de Cai Beo en 2022 (Photo : équipes de fouille de Cai Beo en 2022)
Localisation des fossés de fouille sur le site de Cai Beo en 2022 (Photo : équipes de fouille de Cai Beo en 2022)
Sur la base d'une analyse complète des fouilles, il est possible d’estimer l'âge des couches culturelles du site de Cai Beo.
La couche culturelle supérieure appartenait à la culture d'Ha Long, les artefacts de haches et de dalles de pierre ont été fabriqués avec des techniques de meulage parfaites, la poterie a été fabriquée avec un plateau tournant, mais le cuivre métallique n'était pas encore apparu, il appartenait donc à la période mésolithique supérieure.
Dans cette couche culturelle, on a retrouvé la présence de la plupart des axes quadrangulaires, ainsi que de fines céramiques décorées de motifs pointillés, notamment des fourchettes en céramique, montrant une relation très étroite avec les objets de la culture Phung Nguyen.
Les fossiles ci-dessus du site de Cai Beo peuvent être avoir entre 4 000 et 4 500 ans aujourd'hui.
La couche intermédiaire du site de Cai Beo, révèle une technique de polissage de la pierre développée mais pas encore parfaite, aux côtés de la poterie façonnée au tour, de la poterie modelée à la main qui pourraient dater de la première phase du Néolithique final, il y a environ 5 000 ans.
Les restes d'animaux de Cai Beo excavés en 2022
Les restes d'animaux de Cai Beo excavés en 2022
La couche finale du site de Cai Beo ne contient que des outils taillés qui, sans technique de polissage, et de la poterie modelée à la main, encore grossière, décorée de motifs tressés, pourraient appartenir au Mésolithique moyen, il y a environ 6 000 à 7 000 ans.
En observant la position du paysage de l'habitat et l'ensemble des artefacts dans les différentes couches culturelles du site de Cai Beo, on peut imaginer les activités économiques de l'époque.
L'épaisse couche culturelle, composée de nombreuses couches, montre que les anciens habitants ont vécu ici de manière sédentaire pendant de nombreuses générations.
La présence d'os et de dents d'animaux sauvages et de poissons marins montre qu'autrefois, les habitants de Cai Beo vivaient de la chasse, de la cueillette et de la pêche.
À l'époque de la culture d’Ha Long, les habitants ont développé la culture et construit des bateaux pour aller en mer. La présence de rares bracelets et de cristaux de quartz montre que les habitants de Cai Beo avaient pris conscience de l'esthétique.
Les habitants de Cai Beo ont déplacé leur espace de vie en raison de l'impact de l'environnement.
Au début, il y a 7 500 à 6 500 ans, ils vivaient dans un environnement continental, près de l'ancienne côte ; les habitants vivaient dans des grottes et pêchaient des animaux terrestres et des mollusques d'eau douce, tandis que les habitants vivant près de la côte pêchaient, récoltaient des palourdes, des huîtres et d'autres mollusques marins.
Il y a 6 500 ans, avec l'avancée de la mer de l'Holocène, les habitants vivaient au pied de la montagne et développaient fortement les activités d'exploitation marine.
Les résultats de cette fois montrent qu'il y a eu un processus de déplacement similaire au même endroit de Cai Beo.
Il est clair que Cai Beo est un site archéologique d'une grande importance, non seulement pour l'étude de la culture d’Ha Long, mais aussi une précieuse source d'informations pour comprendre la culture et l'histoire des habitants du Nord-Est du Vietnam dans le passé.
Culture d’Ha Long
La culture d’Ha Long est une culture qui joue un rôle très important dans la civilisation vietnamienne ancienne, marquant le contact assez répandu des anciens Vietnamiens avec l'économie maritime, créant ainsi une culture maritime unique au Vietnam.
Selon la professeure et Dr. Lam Thi My Dung, le terme « culture d’Ha Long » en archéologie était initialement connu sous le nom de « culture de Danh Do La » ou du site de Ngoc Vung, découvert et dénominé par G.J. Anderson en 1938.
Par la suite, les archéologues vietnamiens ont redéfini ce terme pour décrire les sites archéologiques sur les collines basses, les dunes côtières ou les grottes calcaires sur les îles côtières du Nord-Est du Vietnam.
Cette culture se distingue par des artefacts tels que des haches à épaule, des haches à rainure polie sur toute la surface, des meules à rainure en forme de “U » et de la poterie poreuse, existant il y a environ 5 800 à 4 000 ans.
Quelques artefacts de haches en pierre
Quelques artefacts de haches en pierre
Les habitants de la culture d’Ha Long à ses débuts étaient encore sous l’influence du niveau élevé des eaux océaniques.
Ainsi, tout comme les habitants de la période pré-Ha Long, leur espace de vie à l'époque était envahi par la mer.
Cependant, il y a environ 5 000 ans, le niveau des eaux a commencé à baisser et, il y a 4 000 ans, il a significativement diminué.
Par conséquent, l'orientation vers l'exploitation des ressources marines des habitants de la culture d’Ha Long représentait une adaptation à l’environnement marin.
Sur le site de Cai Beo, on peut également identifier cette tendance d'exploitation marine chez les habitants de la période pré-Ha Long (les communautés pré-Cai Beo et Cai Beo) et chez les premiers habitants d’Ha Long.
Entre 5 000 et 4 000 ans avant notre ère, les habitants de la culture d’Ha Long ont manifesté une tendance à exploiter les ressources marines pour s’adapter à leur environnement.
Alors que la couche culturelle pré-Ha Long contient des preuves d'une exploitation ciblée sur des espèces uniques et des poissons de grande taille, la couche culturelle d’Ha Long montre une exploitation d'animaux caractérisée par une diversité d'espèces, avec une prédominance de petits poissons.
Cela se manifeste notamment par des amas d'ossements de poissons appartenant à différentes espèces.
Dans la grotte de Bai Tu Long, un site représentatif de la culture d’Ha Long, les vestiges sont principalement composés de mollusques marins, accompagnés de quelques ossements de poissons marins.
Les habitants d’Ha Long vivaient à la fois à l’extérieur et dans des grottes. Les terrains principaux comprenaient des dunes de sable, des zones intertidales aux embouchures des rivières et des côtes. Les sites d’habitation mesuraient généralement entre 1 500 m² et 4 500 m².
Pour fabriquer des outils, des ustensiles et des bijoux en pierre, les habitants de la culture d’Ha Long sélectionnaient et exploitaient différents types de pierre en fonction de leurs propriétés adaptées à chaque usage.
Durant les premières phases, ils utilisaient encore de nombreux outils taillés, mais ces derniers ont progressivement été remplacés par des outils polis, qui ont pris une place essentielle dans leur vie quotidienne.
Certains artefacts découverts dans la grotte de Dong Trong dans le district de Van Don, province de Quang Ninh
Certains artefacts découverts dans la grotte de Dong Trong dans le district de Van Don, province de Quang Ninh
Selon le Professeur Nguyen Van Kim, de l'Université des Sciences sociales et humaines de l’Université nationale de Hanoi, la culture d’Ha Long, bien qu'ayant des origines locales, s’est enrichie par des échanges avec d’autres cultures, en particulier durant ses phases tardives.
Les empreintes de la culture d’Ha Long sont visibles sur le nord du Vietnam, des zones moyennes aux plaines du delta du Fleuve Rouge, berceau de la civilisation vietnamienne protohistorique.
Par le biais de la culture d’Ha Long, véritable porte d’échange, la civilisation vietnamienne antique a bénéficié d'opportunités favorables pour son développement.
Ha Long a joué un rôle important pendant les périodes préhistorique et protohistorique, avec des activités d'exploitation des ressources marines et une adaptation précoce aux conditions naturelles. Ils se sont également rapidement adaptés pour établir de nombreux échanges maritimes et mettre en place des routes commerciales maritimes.
Le Professeur Nguyen Van Kim souligne que, sur la base d’études en archéologie, anthropologie et sciences culturelles, la culture d’Ha Long jouait un rôle crucial dans les périodes préhistorique et protohistorique.
Ses habitants exploitaient les ressources marines, s’adaptaient rapidement aux conditions naturelles, établissaient des réseaux d’échange maritime et créaient des routes commerciales maritimes.
Les habitants d’Ha Long ont largement contribué à la formation de la civilisation vietnamienne ancienne.
Chez les habitants de Ha Long et des régions maritimes du Nord-Est, il y a eu une interaction et une fusion culturelle qui ont finalement abouti à l’unification dans la culture Dong Son, le socle de la civilisation vietnamienne ancienne.
Cependant, cette culture est toujours restée ouverte, enrichissant sans cesse l’identité culturelle vietnamienne.
Le Professeur Nguyen Van Kim cite également la parole du professeur et docteur Ha Huu Nga : « On peut même dire que les habitants d’Ha Long ont largement contribué à la formation de la civilisation vietnamienne ancienne ».

Publication : le 14 novembre 2024
Contenu : Tuyet Loan
Dessin : Ngoc Linh
Photos : Thanh Dat, professeure et docteure Lam Thi My Dung, quangninh.gov.vn, Musée national d'histoire, Comité de la gestion de la baie d'Ha Long, Musee de Quang Ninh