L’ethnie Kháng
Les Kháng résident dans le Nord-Ouest du Vietnam, principalement à Son La, Lai Châu et Diên Biên. L’ethnie Kháng possède de nombreuses caractéristiques culturelles uniques.
Origine historique
Selon les documents historiques et ethnographiques, les Kháng étaient les premiers résidents de la région du nord-ouest du Vietnam avant que les Thái du sud de la Chine et les Khơ Mú du Laos y émigrent.
Autres noms : Xá Khao, Xá Xúa, Xá Đón, Kháng Huộc, Mkhang Hốc, Mkhang Ái, Ma-háng Béng, Ma-háng Cọi
Population
Selon l’enquête sur 53 ethnies minoritaires de 2019, l’ethnie Kháng compte 16 180 personnes, dont 8 170 hommes et 8 010 femmes.
Le nombre moyen de membres dans chaque famille est de 4,5/ménage. Le taux de population vivant en milieu rural est de 98,8 %.
Répartition géographique
Les Kháng se concentrent dans les provinces de Son La, Diên Biên et Lai Châu.
Langue
Les Kháng parlent leur propre langue (kháng) appartenant au groupe linguistique môn-khmer de la famille des langues austro-asiatiques.
Ils utilisent aussi la langue tháï. Les membres d’une même famille (notamment les personnes âgées) communiquent entre eux en kháng, mais utilisent le tháï lorsqu’ils rencontrent les groupes ethniques voisins (Thái, H’Mông, Khơ-mú).
Le tháï est également utilisé dans les rituels ou lors d’activités folkloriques. Les jeunes de l’ethnie Kháng parlent couramment le vietnamien.
Éducation
Selon l’enquête sur les 53 ethnies minoritaires de 2019, le taux d’alphabétisation chez les personnes âgées de 15 ans et plus est de 60,8 % ; le taux général de scolarisation des enfants au niveau primaire, au niveau secondaire inférieur et au niveau secondaire supérieur sont respectivement de 98,1 %, 86,5 % et 30,4 % ; le taux d’enfants non scolarisés est de 20 %.
Caractéristiques principales
Cuisine : les Kháng aiment manger du riz gluant, et d’autres plats aigres et épicés tels que du poisson mariné aigre, des feuilles d’alocasie salées et fermentées, ou des plats composés de feuilles de poivrier lolot, de viande, de piment, d’ail et d’herbes mélangées.
Ils ont pour coutume de boire par le nez (langue kháng : tu mui). Les Kháng boivent l’alcool de riz et fument aussi le tabac et le tabac pour pipes à eau (thuôc lào).
Costumes : les Kháng s’habillent comme les Thái.
Logement : les Kháng vivent dans des maisons construites soit simplement comme des huttes par les nomades Kháng, soit sur pilotis par les sédentaires, avec un toit en forme de carapace de tortue, des murs en clayonnage et deux portes d’entrée aux deux extrémités.
Relations sociales : les Kháng se regroupent en hameaux nommés « bản ». Un hameau est dirigé par un fonctionnaire appelé « quan cai ».
La société Kháng est organisée sur la base de petites familles patriarcales et les lois coutumières de cette ethnie protègent le mâle.
Cependant, des traces du régime matriarcal qui existait autrefois dans la société Kháng se retrouvent encore dans les coutumes et pratiques de ce groupe ethnique minoritaire comme la matrilocalité et le rôle de l’oncle maternel (le frère de la mère) dans la décision du mariage de ses nièces et neveux.
Mariage
Les lois coutumières Kháng sur le mariage semblent être compliquées.
Après 4 ou 5 nuits de fréquentation, si le couple décide de s’engager dans la vie conjugale, on procèdera à des fiançailles et à de nombreux rituels que le jeune couple et leurs familles doivent accomplir.
Après trois ans de la matrilocalité du marié, une cérémonie sera organisée afin d’accompagner la mariée au domicile de son mari.
Coutumes funéraires
Les Kháng ont pour coutume d’inhumer le défunt avec ses objets personnels.
À l’avant de la tombe est érigé un poteau au sommet duquel on pend un oiseau en bois et une chemise que le défunt portait de son vivant.
Une fois l’inhumation terminée, en rentrant chez eux, les proches du défunt doivent se tenir debout dans l’espace situé sous la maison afin que leur oncle maternel puisse couper une poignée de cheveux et les mettre dans un bol d’eau contenant des œufs et du poisson séché, puis les jeter sur le bord de la route vers le cimetière pour empêcher l’âme de la personne décédée de revenir les hanter.
Culte
Les Kháng croient qu’une personne a cinq âmes dont la principale réside au sommet de la tête et quatre autres dans les membres.
Après sa mort, l’âme principale se transforme en un bon fantôme pour protéger les proches tandis que les quatre âmes restantes deviendront mauvaises.
Les Kháng croient également en de nombreux types de fantômes comme le fantôme des ruisseaux et le fantôme du village.
Le culte des parents décédés se fait tous les trois ans. C’est la cérémonie la plus festive, on invite souvent les proches et les villageois à prendre un repas puis danser toute la nuit.
Fêtes
Les Kháng célèbrent le Nouvel An lunaire, la fête du nouveau riz et pratiquent des rituels liés à la culture itinérante.
Conditions économiques
Les Kháng vivent principalement de l’agriculture itinérante sur brûlis. Ils plantent des graines dans les trous faits à l’aide d’un bâton.
L’élevage est assez développé. Les Kháng sont également connus pour leur expertise dans la fabrication d’articles ménagers (boîtes, chaises en rotin, paniers).
Ils sont très bons pour construire des pirogues non seulement pour leur propre usage, mais aussi pour les vendre aux autres groupes ethniques à proximité.
Source
- Livre « Les ethnies au Vietnam » (Maison d’édition Politique nationale - Vérité)
- Caractéristiques de base de 53 minorités ethniques en 2019 (Comité des Affaires ethniques et Office général des statistiques)
- Site internet du Comité des Affaires ethniques.
Réalisation & Dessin : Nhân Dân en ligne