Au printemps de l’année Tân Suu (Année du Buffle) (1961), le Président Hô Chi Minh a écrit un poème pour présenter ses vœux du Nouvel An à l’ensemble du peuple, des cadres et des soldats du pays, dans lequel il affirmait : « La voie vers le bonheur est vaste et dégagée ».

C’était le premier printemps marqué par la mise en œuvre de la résolution du IIIe Congrès du Parti communiste du Vietnam (septembre 1960), qui visait à intensifier la révolution pour libérer le Sud, réunifier le pays et construire le socialisme dans le Nord, afin d’apporter au peuple une vie prospère, heureuse et épanouie.

La révolution dans le Sud était marquée par d’innombrables sacrifices et nécessitait l’engagement de toutes les ressources humaines et matérielles du pays pour atteindre la victoire totale au printemps historique de l’année Ât Mao (Année du Chat) (1975).

La réunification du pays représentait alors une grande aspiration, un bonheur sans limites pour l’ensemble de la nation vietnamienne.

Dans le Nord, la révolution socialiste partait d’un point de départ extrêmement modeste et arriéré. En agriculture, la superficie moyenne des terres cultivées par habitant n’était que de trois sào (unité de mesure traditionnelle vietnamienne), soit environ 1 000 m².

 Le Parti et le Président Hô Chi Minh ont adopté des politiques visant à élargir les terres agricoles par le biais de la restauration et du défrichement, ce qu’on appelait alors « briser les chaînes des trois sào ». Cette démarche ne consistait pas seulement à augmenter les superficies cultivables, mais aussi à briser les entraves au développement.

Dans l’industrie, les infrastructures étaient également rudimentaires : quelques mines de charbon à Quang Ninh (au Nord-Est), une centrale électrique à Yên Phu (dans la capitale Hanoï) produisant 60 000 kW par an, une cimenterie à Hai Phong (au Nord-Est) avec une production annuelle de 300 000 tonnes, et l’usine textile de Nam Dinh (au Nord-Est), qui produisait seulement quelques millions de mètres de tissu par an. 

Il y a également eu les zones industrielles de Thuong Dinh (à Hanoï) et de Viet Tri (à Phu Tho), ainsi que le complexe sidérurgique de Thai Nguyen, qui ont été construites un peu plus tard.

Le Nord était prêt à décoller et à se développer. En 1964, la sécurité alimentaire a été assurée, car la production nationale a répondu à 90 % de la consommation intérieure. L’éducation et la culture ont évolué de manière positive.

En mars 1964, lors de la conférence politique spéciale, le Président Hô Chi Minh a déclaré : « La région du nord a fait les plus grands progrès jamais enregistrés dans l’histoire nationale. Le pays, la société et le peuple sont renouvelés ».  (1)

L’idéologie du Président Hô Chi Minh sur le renouveau a pris forme très tôt. En 1927, dans son ouvrage intitulé « La voie révolutionnaire », il a écrit : « La révolution consiste à détruire l’ancien pour créer le nouveau, à détruire le mal pour créer le bien » (2). L’essentiel est d’accélérer les réformes dans une direction progressiste et positive.

Juste après la Révolution d’août de 1945, le Président Hô Chi Minh a mobilisé le peuple tout entier pour construire une vie nouvelle, tout en rompant avec les mauvaises habitudes et le retard, et en s’orientant vers la nouveauté et le bien.

Dans son testament, il a recommandé à notre Parti et à notre peuple les choses à faire pour reconstruire le pays après cette victoire historique. 

Il y a une chose très importante : « C'est une lutte contre ce qui est obsolète et corrompu, pour créer ce qui est nouveau et meilleur. Pour remporter la victoire dans cette lutte grandiose, il faut mobiliser tout le peuple, organiser et éduquer tout le peuple, s'appuyer sur la force immense de tout le peuple » (3).

Après la réunification du pays le 30 avril 1975, tout le pays s'est engagé dans l’édification du socialisme, la voie du développement national, le chemin vers le bonheur de toute la nation ouvrant une nouvelle ère. La pensée du « Dôi moi » (renouveau) de Hô Chi Minh a éclairé le chemin du Parti et de notre peuple. Mais toute la nation a dû se mobiliser pour surmonter de lourds défis. Il fallait surmonter les énormes conséquences de 30 ans de guerre, lutter avec détermination pour protéger chaque pouce de la frontière de la Patrie, et accomplir le noble devoir international.

Il fallait surmonter nos propres limitations et faiblesses dues à une pensée hâtive, subjective et volontariste, s'engager à renouveler la perception et l'action, changer les mécanismes de gestion et les politiques, procéder à un renouveau partiel jusqu'à l’adoption de la politique de renouveau intégral du pays lors du VIe Congrès du Parti (décembre 1986). 

Le XIIIe Congrès national du Parti communiste du Vietnam s'est fixé pour objectif de faire du Vietnam, d'ici 2030, un pays en développement, avec une industrie moderne et un revenu intermédiaire moyen supérieur et d’ici 2045, un pays développé à revenu intermédiaire supérieur. Il vise à construire un Vietnam fort, prospère, civilisé et heureux.

Faisant le bilan de 40 ans de Renouveau, le XIVe Congrès du Parti ouvrira une nouvelle ère, celle de l'épanouissement de la nation.

Dans la direction de la construction du socialisme au Nord, à l'échelle nationale et dans la mise en œuvre du processus de « Dôi moi », le Parti communiste vietnamien a toujours maintenu l'objectif suivant : Tout pour un pays fort et prospère et pour le bonheur du peuple. Aujourd'hui, l'objectif de construire un Vietnam heureux est de plus en plus clair.

Premièrement, le peuple vit dans l'indépendance, la liberté, la paix, maître de son pays, de sa société et de sa propre vie. Il dispose d'un régime politique, d'institutions et d'un système politique prééminents, qui desservent véritablement le peuple, comme l'a indiqué le Président Hô Chi Minh : Tout ce qui est bénéfique pour le peuple, nous devons faire de notre mieux pour le réaliser, tout ce qui nuit au peuple, nous devons faire de notre mieux pour l'éviter. Perfectionner le mécanisme de direction du Parti, la gestion de l'État et le rôle de maître du peuple. 

Deuxièmement, la qualité de vie, les revenus et la qualité matérielle de vie s’améliorent de plus en plus. Personne n’est plus pauvre, tout le monde dispose d’un logement décent. La mise en œuvre du progrès social et de l’équité grâce à un système de politiques de sécurité sociale, garantissant que « personne ne soit laissé pour compte », sans la corruption, sans le gaspillage et autres choses négatives.

Troisièmement, la vie culturelle et spirituelle est de plus en plus riche et le niveau de jouissance culturelle est de plus en plus élevé. Les habitants sont éduqués pour devenir des gens intelligents, sages et courageux.

Les Vietnamiens sont des patriotes, bienveillants, loyaux, unis, honnêtes, travailleurs et créatifs. Ils souhaitent toujours repousser et éliminer le mauvais, l’arriéré, le négatif et le corrompu, en vue de créer une vie civilisée et progressiste, sans fléaux sociaux.

Quatrièmement, la société a de l’ordre, de la discipline, le respect de la loi, favorise la moralité et chacun vit dans l’ordre et la sécurité sociale. Les gens s'aiment, « chacun pour tous, tous pour chacun », sont fraternels et amicaux avec leurs amis internationaux. Les gens vivent dans un environnement naturel propre, garantissant une sécurité non traditionnelle.

(1) Œuvres complètes de Hô Chi Minh, Maison d'édition politique nationale, Hanoi, 2011, volume 14, page 275.
(2) Œuvres complètes de Hô Chi Minh, Maison d'édition politique nationale, Hanoi, 2011, volume 2, page 284.
(3) Œuvres complètes de Hô Chi Minh, Maison d'édition politique nationale, Hanoi, 2011, volume 15, page 617.