Efforts pour réduire les émissions

de gaz à effet de serre

À la veille de la 26e Convention des Nations unies sur les changements climatiques (COP-26) qui se déroulera du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow, au Royaume-Uni, un symposium sur « les mesures prises pour lutter contre le changement climatique » a abordé les efforts déployés dans le monde pour freiner le réchauffement climatique.

De nombreux pays ont annoncé des engagements majeurs afin de réduire leurs émissions de carbone, promettant d’atteindre « zéro émission nette » dans les années à venir. Il s’agit de mesures importantes pour réussir à lutter contre le changement climatique et les ravages qu’il provoque.

Selon l’ONU, l’objectif « zéro émission nette » signifie la réduction des émissions aussi près de zéro que possible, le passage à une économie verte et à une énergie renouvelable et propre. Les émissions restantes sont réabsorbées par les forêts et les océans.

Si nous continuons à produire les émissions qui causent ce changement climatique, les températures continueront d’augmenter bien au-delà de 1,5 degré Celsius par rapport au niveau préindustriel, atteignant des niveaux qui menaceront la vie et les moyens de subsistance du monde entier. C’est pourquoi un nombre croissant de pays s’engagent à atteindre la neutralité carbone, ou « zéro émission nette », au cours des prochaines décennies.

Jusqu’ici, seuls le Bhoutan et le Suriname ont atteint cet objectif. De concert avec les compagnies, villes et institutions financières dans le monde, plus de 130 pays ont fixé, ou sont en train d’examiner, leur objectif de neutralité carbone d’ici 2050.

Parmi les pays signataires de l’Accord de Paris sur le changement climatique, plus de 140 pays ont présenté de vastes plans d’action nationaux sur le climat (contributions déterminées au niveau national), en vertu des dispositions de l’accord.

Les dirigeants mondiaux après l’adoption de l’Accord de Paris à la COP-21 (Photo : ONU)

Les dirigeants mondiaux après l’adoption de l’Accord de Paris à la COP-21 (Photo : ONU)

L’Union européenne (UE) et 191 États ont adhéré à l’Accord de Paris sur le changement climatique *(L’Accord de Paris est le tout premier accord mondial juridiquement contraignant sur le changement climatique, adopté lors de la COP-21, en décembre 2015). Entré en vigueur le 4 novembre 2016, cet Accord a fixé l’objectif de limiter le réchauffement climatique à un niveau inférieur à 2 degrés Celsius, de préférence à 1,5 degré, par rapport au niveau préindustriel.

Stratégies à long terme

Selon l’Institut des ressources mondiales (WRI - World Resources Institute), environ 19 pays dont le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada, l’Allemagne et le Japon ont annoncé leur plan à long terme pour réduire les émissions de carbone dans l’économie.

Dès l’époque où il était candidat dans la course à la Maison-Blanche en 2020, le Président américain Joe Biden a déclaré que la résilience à la crise climatique était sa priorité, derrière la lutte contre la pandémie de Covid-19.

Quelques heures seulement après sa prise de fonctions en janvier 2021, il a signé un décret pour revenir dans l’Accord de Paris sur le changement climatique et défini une feuille de route afin de faire face au problème climatique dans et hors du pays pour viser zéro émission nette pour 2050.

Lors du Sommet sur le climat organisé les 22 et 23 avril dernier par les États-Unis, Joe Biden a affirmé que Washington ne devait pas attendre et que retarder l’action coûterait très cher.

Il a souligné la détermination des États-Unis à résoudre la crise climatique et il a exhorté les dirigeants mondiaux à accélérer leur plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Joe Biden prévoit de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50 à 52 % d’ici à 2030 par rapport à 2005. Cet objectif double l’engagement de l’ancien Président américain Barack Obama d’une diminution de 26 à 28 % des émissions d’ici 2025.

Lors d’une réunion du Forum des économies majeures (MEF) sur l’énergie et le climat, tenue le 17 septembre dernier, les États-Unis et l’Union européenne ont conjointement annoncé une nouvelle initiative, le Global Methane Pledge (Engagement mondial sur le méthane [CH4]) afin de créer une force motrice à l’action à la veille de la COP-26. Joe Biden a exhorté les pays membres du MEF à rejoindre l’engagement.


En juillet dernier, l’Union européenne (UE) a annoncé son plan visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à limiter l’utilisation des combustibles fossiles et à concrétiser le Pacte vert pour l’Europe au cours de cette décennie.

La Commission européenne (CE) a présenté une feuille de route pour aider les 27 pays du bloc à atteindre leur objectif de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030, par rapport au niveau de 1990, et à s’orienter vers l’objectif de devenir le premier continent à parvenir à la neutralité climatique d’ici à 2050.

Ce plan propose une taxe carbone sur les importations qui dépendent fortement des émissions et l’interdiction des véhicules à moteur thermique d’ici 2035. Il prévoit de planter 3 milliards d’arbres d’ici 2030 au sein de l’UE pour éliminer 310 millions de tonnes de carbone de l’air.

L’UE a proposé aux États membres d’installer, d’ici 2025, des bornes de recharge publiques tous les 60 km au maximum sur les grands axes routiers.

La révision du Système d’échange de quotas d’émission (ETS - European Union Emission Trading System), premier grand marché mondial du carbone, obligera les fabricants, les centrales électriques et les compagnies aériennes à mieux dépenser pour réduire de manière économiquement avantageuse les émissions de gaz à effet de serre.

Engagement du pays hôte de la COP-26

Il y a deux siècles, le Royaume-Uni a mené la première Révolution industrielle qui a entraîné la naissance de nombreuses grandes villes. Aujourd’hui, en qualité de pays hôte de la COP-26, il s’est engagé à conduire le monde vers une nouvelle révolution appelée « Révolution industrielle verte ».

Au cours des 30 dernières années, le Royaume-Uni a montré que le succès économique était toujours lié à la responsabilité environnementale. De 1990 à 2019, il a enregistré un record dans la croissance propre. Au cours de cette période, l’économie a progressé de 78 % tandis que les émissions ont chuté de 44 %, soit la réduction la plus rapide du Groupe des sept économies avancées du monde (G7).

Depuis l’an 2000, le Royaume-Uni a éliminé le carbone de son économie plus rapidement que tout autre pays du Groupe des vingt (G20). Il a été la première grande économie à inscrire dans la loi un objectif de « net zéro » pour 2050.

Selon le Département britannique des Affaires, de l’Énergie et des Stratégies industrielles (BEIS) et l’analyse de Carbon Brief, un site web britannique sur les sciences et les politiques concernant les changements climatiques, ce pays s’est situé à mi-chemin de zéro émission nette de gaz à effet de serre. Les émissions du Royaume-Uni ont diminué de 51 % par rapport à 1990.
(Voir les détails dans le schéma ci-dessous.)

Le monde commence à se remettre des effets de la pandémie de Covid-19, le gouvernement britannique y voit une opportunité de reconstruction pour le mieux : investir pour faire du Royaume-Uni un leader des technologies vertes. Le président de la COP-26, M. Alok Sharma a estimé que le Royaume-Uni est toujours en tête sur cette voie.

Le Royaume-Uni est déterminé à créer des centaines de milliers de nouveaux emplois par le développement des industries pionnières, tout en protégeant les générations futures des effets du changement climatique et de la destruction des habitats.

« Nous ferons du Royaume-Uni le Centre mondial no 1 des technologies vertes et de la finance, jetant un fondement pour de nombreuses décennies de croissance par la réduction des émissions nettes à zéro, tout en créant des emplois »
a annoncé le Premier ministre britannique Boris Johnson.

Le plan en 10 points comprenant les engagements pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, publié en 2020 par le Gouvernement britannique a jeté les bases pour la Révolution industrielle verte poursuivie par Londres. Ce plan mobilisera 12 milliards de livres sterling grâce au Fonds d’investissement du Gouvernement et éventuellement avec un triple financement du secteur privé pour créer 250 000 « emplois verts ». *(Selon l’Organisation internationale du Travail [OIT], les emplois verts sont les emplois permettant de protéger et restaurer l’environnement, que ce soit dans les secteurs traditionnels tels que la fabrication et la construction ou dans les domaines verts émergents tels que l’énergie renouvelable et l’utilisation efficace de l’énergie).

PLAN EN 10 POINTS
Infogram

La transition rapide vers des véhicules zéro émission témoigne des efforts du Royaume-Uni pour atteindre plusieurs objectifs à savoir : créer des emplois, renforcer l’industrie, réduire les émissions et faciliter les déplacements domicile-travail.

Le Royaume-Uni va interdire la vente de voitures neuves à essence et diesel d’ici 2030, soit 10 ans plus tôt que prévu initialement. Cependant, il autorisera encore la vente des véhicules hybrides ou hybrides rechargeables jusqu’à 2035. *(Une voiture hybride est une voiture qui mélange plusieurs éléments, en l’occurrence deux types de motorisation : un moteur thermique [essence, le plus souvent] et au moins un moteur électrique, alimenté par une batterie).

Le Royaume-Uni est actuellement le premier fabricant mondial de véhicules électriques. La Nissan Leaf fabriquée au Royaume-Uni est la troisième voiture électrique la plus vendue en Europe en 2019. Le Royaume-Uni profitera de cette opportunité pour construire la première chaîne d’approvisionnement de véhicules électriques au monde dans le pays et améliorer la qualité de l’air des villes et des villages.

Le Royaume-Uni s’est engagé à investir un milliard de livres sterling dans le développement et la fourniture de véhicules électriques, y compris la construction de « super usines » dans le pays afin de produire une quantité nécessaire de batteries à grande échelle. Une telle usine pourrait employer environ 2 000 travailleurs qualifiés.

Le Royaume-Uni dépensera 1,3 milliard de livres sterling pour accélérer le déploiement de bornes de recharge pour véhicules électriques, en particulier de bornes de recharge rapide sur les autoroutes et à proximité des maisons et des bureaux…

Une borne de recharge pour véhicules électriques à Londres.

Une borne de recharge pour véhicules électriques à Londres.

Pour atteindre son objectif de construire un système de transport public vert, le Royaume-Uni passera bientôt à des véhicules plus durables grâce aux investissements dans les services ferroviaires et de bus ainsi qu’aux mesures de soutien aux piétons et aux cyclistes. Il prévoit d’investir dans des milliers de bus à zéro émission et des voies destinées aux cyclistes dans les villages et les villes.

L’éolien offshore est une source d’énergie renouvelable importante pour l’économie, le Royaume-Uni prévoit de quadrupler les capacités de cette source d’énergie afin de fournir davantage d’électricité aux foyers dans tout le pays. Actuellement, il est le leader mondial de l’éolien offshore.

À l’approche de la COP-26, le 19 octobre le Premier ministre britannique Boris Johnson a continué à concrétiser les 10 objectifs susmentionnés dans la Stratégie de zéro émission nette : Reconstruction plus verte. Cette stratégie établit un plan global pour l’économie sur la façon selon laquelle les entreprises et les habitants seront soutenus dans la transition vers l’énergie propre et les technologies vertes.

Le Premier ministre britannique a exhorté les États à agir aux niveaux national et international pour tourner la crise climatique actuelle et offrir un avenir plus radieux pour les futures générations.

La COP-26 au Royaume-Uni est un événement important, le monde doit profiter de cette opportunité pour la reconstruction plus verte et la restauration de notre Planète.


Publication : le 28 octobre 2021
Responsable de la réalisation : TRƯỜNG SƠN
Responsable du contenu : HỒNG VÂN
Rédaction : HOÀNG HÀ, PHAN ANH, TRAN VU HAI
Sources et archives : Reuters, ukcop26.org, gov.uk, carbonbrief.org, un.org