Au cœur de l’épicentre au Myanmar :

des cadeaux très spéciaux venus du Vietnam

De bien des manières, l’image du Vietnam et de ses secouristes restera gravée dans les mémoires des habitants de Naypyidaw pour longtemps. Comme le répète sans cesse le coordinateur Sai Kaung Set, chargé d’accompagner la délégation vietnamienne :

« Merci d’être venus. Nous serons toujours des frères. »

Merci d’être venus… et d’avoir aidé !

Au-delà de leur mission de sauvetage, les délégations de l’Armée populaire et du ministère de la Sécurité publique du Vietnam, en mission à Naypyidaw, ont également activement soutenu la population locale pour l’aider à surmonter les séquelles de la catastrophe. 

Le capitaine Yar Zar Min Myat, chef d’une caserne de pompiers à Naypyidaw, a vu son toit s’effondrer lors du séisme de magnitude 7,7 survenu le 28 mars. Sa mère s’est fracturé la rotule en chutant. Après le drame, la famille de quatre personnes a trouvé refuge sous un arbre, couchée sur un petit lit de fortune, protégée par une simple toile décolorée.

Chaque jour, laissant sa mère, son épouse et son jeune frère dans la tente, le capitaine Myat (à gauche), âgé de 31 ans, se consacre à la coordination des opérations de secours entre la Birmanie et la délégation vietnamienne.

Touché par son histoire, le lieutenant-colonel Nguyên Thang Anh, chef adjoint du département d’interprétation du ministère vietnamien de la Défense, a alerté sa délégation. Immédiatement, le général de division Phạm Văn Tỵ, directeur adjoint du Département de sauvetage et de secours de l’État-major général, a décidé d’offrir à la famille de Myat une tente ainsi que des vivres: nouilles instantanées, conserves, eau potable...

La nouvelle habitation de Myat est ornée des couleurs du drapeau vietnamien.

La nouvelle habitation de Myat est ornée des couleurs du drapeau vietnamien.

En découvrant cette « nouvelle maison » ornée du drapeau vietnamien, l’épouse du capitaine Myat, émue, a confié : « Je tiens à remercier toute l’équipe. Chaque soir, Myat me parle de vous. Il dit que les Vietnamiens sont compétents et qu’ils sont venus non seulement avec du personnel, mais aussi avec du matériel essentiel. »

À l’hôpital général de 1 000 lits de Naypyidaw, un garçon de neuf ans, Phoo Pwint Thazin, est alité sous un manguier, grièvement blessé à la tête et avec une jambe brisée. À ses côtés, Ko Myo Naing, originaire de Ye Mei Thin, porte de lourds bandages ensanglantés sur la tête.

Plus d’une centaine de patients blessés refusent de rester dans les bâtiments, même à l’hôpital. Ils préfèrent être soignés à l’extérieur malgré la chaleur étouffante.
explique le docteur Threin Htet Aungpo du service de neurologie de l’hôpital

Constatant les besoins urgents, le colonel Nguyên Minh Khuong, chef de la délégation du ministère vietnamien de la Sécurité publique, a remis deux grandes tentes à l’hôpital. 

En moins d’une demi-heure, une rangée de “salles de soins de fortune” a été montée, équipée de lits pliants et de couvertures, pouvant accueillir jusqu’à 12 patients par tente.

La délégation vietnamienne a également offert 200 boîtes de masques médicaux, 50 blouses de protection, 100 flacons de solution hydroalcoolique, 30 thermomètres, 30 tensiomètres, 30 oxymètres de pouls, 300 boîtes de médicaments divers (antibiotiques, antidouleurs, neurotoniques...). En plus des soins, des cadeaux et encouragements ont été remis aux patients les plus gravement atteints. 

« Nous espérons sincèrement que vous surmonterez vite les épreuves de cette catastrophe pour reconstruire votre beau pays », a exprimé le colonel Nguyên Minh Khuong.

L’équipe de secours du ministère vietnamien de la Sécurité publique a installé des tentes médicales de campagne pour accueillir les patients à l’hôpital général de 1 000 lits de Naypyidaw.

L’équipe de secours du ministère vietnamien de la Sécurité publique a installé des tentes médicales de campagne pour accueillir les patients à l’hôpital général de 1 000 lits de Naypyidaw.

Et le soutien continue… Après avoir achevé les missions de sauvetage, les deux délégations vietnamiennes ont non seulement organisé leurs départs, mais aussi fait don de plusieurs tonnes de matériel pour la phase de reconstruction.

Plus précisément, la police vietnamienne a remis près de 3 tonnes d’équipements. L’Armée populaire du Vietnam a, quant à elle, offert du matériel de secours, des médicaments, des vivres et des tentes. Le ministère vietnamien de la Défense s’est aussi engagé à envoyer prochainement d’autres vivres et abris.

L’équipe de secours de l’Armée populaire du Vietnam remet de produits de première nécessité, de médicaments et de matériels essentiels à la population du Myanmar.

L’équipe de secours de l’Armée populaire du Vietnam remet de produits de première nécessité, de médicaments et de matériels essentiels à la population du Myanmar.

L’équipe de secours du ministère vietnamien de la Sécurité publique offre des tentes et du matériel médical aux médecins de l’hôpital général de 1 000 lits de Naypyidaw.

L’équipe de secours du ministère vietnamien de la Sécurité publique offre des tentes et du matériel médical aux médecins de l’hôpital général de 1 000 lits de Naypyidaw.

En recevant les équipements remis par la délégation vietnamienne, le général de division U Myat Thu, directeur du Département de la lutte contre l’incendie, de secours et de sauvetage (ministère de l’Intérieur du Myanmar), a exprimé sa profonde gratitude pour les sentiments sincères ainsi que le soutien précieux et opportun apporté par l’Armée populaire du Vietnam. 

Il a salué la discipline, la compétence et l’efficacité des équipes vietnamiennes, tout en souhaitant renforcer la coopération future en matière de gestion des catastrophes.

Nous, tout comme le peuple du Myanmar, n’oublierons jamais les secouristes vietnamiens
a-t-il affirmé

Le plus beau cadeau: ÊTRE EN VIE

Pour Htet Muang Muang, 26 ans, le plus grand cadeau reçu fut tout simplement… LA VIE. 

Ce chef cuisinier de l’hôtel Aye Chan Thar a survécu miraculeusement plus de 100 heures sous les décombres avant d’être retrouvé vivant grâce aux efforts conjoints des secouristes vietnamiens, turcs et birmans. 

Le jour du départ, la délégation vietnamienne menée par le général de division Pham Van Ty s’est rendue à l’hôpital pour revoir cet homme « revenu d’entre les morts ». 

Après 5 jours de soins intensifs, Muang allait beaucoup mieux. En voyant l’uniforme vert des soldats vietnamiens, il n’a pu retenir ses larmes.

Le général de division Pham Van Ty reçoit les remerciements de «l’homme miraculeusement rescapé», Htet Muang Muang...

Le général de division Pham Van Ty reçoit les remerciements de «l’homme miraculeusement rescapé», Htet Muang Muang...

Il a raconté: « Sous les décombres, en entendant les paroles d'encouragement des soldats vietnamiens, j’ai su avec certitude que j’allais être sauvé. À ce moment-là, j’étais très ému. Tout ce qui s’est passé était vraiment miraculeux. Jusqu’à maintenant, j’ai encore du mal à croire que j’ai été secouru après cinq jours et cinq nuits coincé sous les ruines. » 

Muang a utilisé l’expression « renaître à la vie» pour décrire son retour auprès de ses parents et de ses proches. Ému aux larmes, il a déclaré : « Personnellement, je suis extrêmement reconnaissant envers les soldats vietnamiens ». 

« Permettez-moi d’adresser ma profonde gratitude, mes remerciements les plus sincères du fond du cœur à tous les membres des équipes de secours de l’Armée populaire du Vietnam, de la Turquie et du Myanmar. » 

En particulier, avant le départ de la délégation, Htet Muang Muang a rassemblé ses dernières forces pour se redresser, joindre les mains et s’incliner profondément à genoux sur son lit d’hôpital, un geste réservé au Myanmar aux bienfaiteurs les plus respectés.

Pendant plus d'une semaine de mission internationale, les équipes de secours vietnamiennes ont reçu à de nombreuses reprises des gestes profondément touchants de la part des habitants locaux. Chaque fois qu'une victime était retrouvée et sortie d’un immeuble effondré, des mères et des pères accablés de douleur s'inclinaient jusqu'à terre, exprimant ainsi silencieusement leur reconnaissance.

Un adieu rempli d’émotion

Lors de l’après-midi du dernier jour à Naypyidaw, les quartiers où logeait la délégation du ministère vietnamien de la Sécurité publique étaient plus animés que d’ordinaire. Dès les premières heures, les membres de l’équipe s’étaient réparti les tâches pour inventorier les rations sèches et les aliments instantanés restants. Le tout a été soigneusement disposé sur de grands plateaux, eux-mêmes posés sur six bureaux assemblés avec soin au milieu de la cour. Un drapeau national vietnamien trônait fièrement dans un coin, donnant à cette modeste collation une valeur toute particulière. 

À ce moment-là, par l’intermédiaire du docteur Threin Htet Aungpo, la délégation a invité tous les habitants vivant aux alentours à se joindre à cette “fête”. Certains sont même allés acheter des bonbons et des sodas pour contribuer à l’événement. 

Vers 17 h, une trentaine de personnes, dont de nombreux enfants, sont arrivées, le visage souriant, le front enduit de poudre thanaka. Depuis le séisme, c’était leur première célébration.

Le docteur Aungpo a partagé: Nombre de personnes ici ont été affectées par la catastrophe survenue fin mars. Certains ont perdu leur maison, d’autres ne peuvent plus y vivre en toute sécurité. » Lui-même n’a pas échappé à cette réalité.

Cela fait longtemps que je n’ai pas vu les enfants aussi heureux.
a confié Aungpo

Malgré la barrière de la langue, les échanges entre les deux parties se faisaient à l’aide de gestes… et de sourires. Les adultes tenaient à prendre une photo souvenir avec l’ensemble de la délégation, tandis que les enfants étaient tout excités à Bin et King, les deux chiens de sauvetage.

Les enfants, tout excités, demandent à poser pour une photo avec Bin – le chien de sauvetage… de nationalité vietnamienne.

Les enfants, tout excités, demandent à poser pour une photo avec Bin – le chien de sauvetage… de nationalité vietnamienne.

Très vite, toute la nourriture a été partagée. Un soldat a couru chercher d'autres vivres dans sa chambre pour continuer à distribuer. 

Avec leur anglais hésitant, quelques femmes âgées ont joint les mains et dit: « Thank you ! Thank you, Vietnam ! »

Pendant un instant, toutes les barrières — de langue, de géographie, d’origine ethnique — semblaient s’effacer. Il ne restait que la chaleur humaine et quelques éclats de rire optimistes mêlés au doux parfum des fleurs de padauk.

Les enfants étaient les plus enthousiastes. Depuis le séisme du 28 mars, c’était peut-être la première fois qu’ils étaient portés dans les bras de leurs parents pour... assister à une fête.

Une collation d’adieu toute simple, avec des pastèques, des friandises et des boissons sucrées, organisée grâce aux contributions communes des policiers vietnamiens et des habitants du quartier...

La joie éclatante des enfants participant à leur toute première "fête sucrée" depuis la catastrophe. Et ce qui la rendait encore plus spéciale, c’était que les organisateurs étaient les secouristes venus du Vietnam.

Une fois la fête terminée, de nombreuses personnes restent encore longtemps, demandant à prendre des photos avec les membres de l’équipe vietnamienne.

Je repensais alors aux drapeaux nationaux offerts par la délégation vietnamienne. Ce sont ces mêmes drapeaux plantés sur les tentes médicales installées pour les patients à l’hôpital de 1.000 lits, où travaille le docteur Aungpo ; celui apposé sur le flanc de la maison provisoire abritant le capitaine Yar Zar Min Myat et sa petite famille ; ou encore les étoiles dorées sur fond rouge ornant les caisses contenant des tonnes de matériel de secours, de fournitures médicales et d’équipements que nous avons laissés à Naypyidaw — avec tout notre cœur. 

Demain, à son retour chez lui, Yar Zar Min Myat se souviendra sans doute longtemps de ces amis sincères qui ont partagé avec lui les épreuves et contribué à soulager la douleur de son peuple après le terrible séisme. Les patients, eux aussi, se sentiront réconfortés dans ces “chambres spéciales” venues d’un pays pas si lointain. 

D’une manière ou d’une autre, l’image du Vietnam, celle de ses soldats, continuera à vivre encore très, très longtemps dans le cœur des habitants d’ici. À l’image de l’émouvant message que ne cessait de répéter le coordinateur Sai Kaung Set, chargé d’accompagner l’équipe vietnamienne :

« Merci d’être venus. Nous serons à jamais frères. »

Publication : le 7 avril 2025
Contenu : Son Bach & Thanh Dat
Dessin : Son Bach