À l’automne 1945, sous la direction clairvoyante et talentueuse de notre Parti et de notre président bien-aimé Ho Chi Minh, notre peuple, du Nord au Sud, des millions d’hommes et de femmes comme un seul, se leva d’un élan unanime pour l’Insurrection générale, arrachant le pouvoir des mains de l’oppresseur pour le remettre au peuple.

Après la victoire de la Révolution d’Août, naquit la République Démocratique du Vietnam.

Ce n’était pas seulement un nouveau régime, mais l’établissement d’un nouveau modèle de développement pour la nation : celui d’un pays indépendant, aspirant à la démocratie, à la liberté et au progrès — chose qui n’avait jamais existé auparavant dans l’histoire de notre peuple…

De son vivant, le journaliste Thep Moi écrivit l’article « Quand Tan Trao entre dans Hanoï ».

Il affirmait que la force du peuple était le socle, avec d’immenses contributions en hommes et en ressources.

Ce socle fut consolidé, valorisé et prolongé dans la résistance contre le colonialisme français, contre l’impérialisme américain, et dans la construction de la Patrie.

Les récits sur la résistance de tout un peuple sont de précieuses leçons d’expérience sur la mobilisation des masses, expliquant pourquoi « Le peuple est la racine », la source de la force, une pensée constante dans la ligne du Parti, dans l’édification et la défense du pays ainsi que dans tout le processus de la révolution vietnamienne après la victoire de la Révolution d’Août.

80 ans après l’abdication du roi Bao Dai, la foule vêtue de rouge étoilé traverse la porte The Nhon (ville de Hue) lors de l’événement « Avancer avec le Vietnam » coorganisé par le Journal Nhân Dân et le ministère vietnamien de la Sécurité publique. Photo : Le Dinh Hoang.

80 ans après l’abdication du roi Bao Dai, la foule vêtue de rouge étoilé traverse la porte The Nhon (ville de Hue) lors de l’événement « Avancer avec le Vietnam » coorganisé par le Journal Nhân Dân et le ministère vietnamien de la Sécurité publique. Photo : Le Dinh Hoang.

Des jours bouillonnants

L’unité de guérilla de Ba To, fondée le 14 mars 1945, constitua une force de base, participant directement aux combats lors de l’Insurrection générale au Centre du pays, contribuant à la victoire de la Révolution d’Août 1945. Photo : VNA.

L’unité de guérilla de Ba To, fondée le 14 mars 1945, constitua une force de base, participant directement aux combats lors de l’Insurrection générale au Centre du pays, contribuant à la victoire de la Révolution d’Août 1945. Photo : VNA.

Pour parvenir au succès de la Révolution d’Août, le peuple vietnamien dut traverser d’innombrables épreuves et souffrances, de Hoc Mon à Ba To, de Cao Lang… pour accomplir de glorieux exploits.

Dans le cours de l’histoire nationale, le soulèvement de Ba To, déclenché et victorieux le 11 mars 1945, marqua profondément les esprits, devenant le symbole de l’esprit indomptable, de l’unité et de la créativité du peuple de Ba To, de Quang Ngai en particulier, et du pays tout entier.

Nouvelle vitalité sur la terre historique de Ba To. Photo : Hien Cu.

Nouvelle vitalité sur la terre historique de Ba To. Photo : Hien Cu.

Dans ses mémoires intitulés « Aube sur Ba To » (publiés par les Éditions de l’Armée populaire en 1995), le général de division et Héros des forces armées populaires du Vietnam, Nguyen Don, qui est également ancien commissaire politique des forces de guérilla de Ba To et ancien vice-ministre vietnamien de la Défense, a raconté le moment historique de la victoire du soulèvement de Ba To : « Nous avons abaissé le drapeau tricolore et hissé le drapeau rouge à étoile d’or au sommet du mât, qui se situait au milieu de la cour de la garnison. Le drapeau flottait fortement dans le vent de la nuit. Dehors, sur les routes menant au chef-lieu, de nombreux habitants avec des flambeaux dans la main, marchaient en criant le slogan “Vive l'indépendance du Vietnam !”. Le son des tambours, des gongs et des cors résonnait. Le soulèvement de Ba To a suscité l'esprit de l’insurrection générale au sein de la population, contribuant à la victoire finale de la Révolution d'Août sous la direction du Parti ».

Le monument du soulèvement de Ba To. Photo : Hien Cu.

Le monument du soulèvement de Ba To. Photo : Hien Cu.

Dans son intervention intitulée « La situation de combat, le cœur du peuple », présentée lors du colloque scientifique « Le soulèvement de Ba To : des valeurs historiques et des leçons d’expérience » tenu le 11 mars 2025, le général de corps d'armée Le Chiem, ancien membre du Comité central du Parti et ancien vice-ministre de la Défense, a souligné : « Le succès du soulèvement de Ba To confirme que la force de la révolution réside dans le peuple, et que la direction clairvoyante, conjuguée à des politiques efficaces, constitue des facteurs décisifs de la victoire. Dans la période actuelle, les leçons tirées du soulèvement de Ba To gardent toute leur pertinence : promouvoir l’esprit de solidarité, éveiller la force du peuple, assurer la direction juste du Parti, exploiter mieux le potentiel et les atouts de chaque localité pour faire avancer le pays dans une nouvelle ère, celle de l’ascension nationale ».

Le chef de la délégation révolutionnaire, Tran Huy Lieu (à droite), reçoit l'épée incrustée de joyaux des mains du roi abdiqué Bao Dai dans l'après-midi du 30 août 1945. Photo : Musée d'histoire de Thua Thien Hue.

Le chef de la délégation révolutionnaire, Tran Huy Lieu (à droite), reçoit l'épée incrustée de joyaux des mains du roi abdiqué Bao Dai dans l'après-midi du 30 août 1945. Photo : Musée d'histoire de Thua Thien Hue.

Malgré son grand âge, il se souvient parfaitement de l'atmosphère révolutionnaire exaltée des jours où le drapeau d'Août flottait, réveillant l'âme des montagnes et des rivières.

À l'époque, il n'avait que 17 ans et suivait avec enthousiasme la Révolution.

Il raconte : « Pour la Révolution d'Août 1945, j'ai participé au mouvement populaire, tous les villages et tout le pays ont suivi l'élan commun pour reprendre le pouvoir. Nous avons repris le pouvoir dans le district de Quang Dien, c'était une ambiance sans précédent… ».

La tour Ngu Phung, à la Porte du Midi (Ngo Môn) à Hue, où il y a 80 ans, l'empereur Bao Dai a remis l'épée et le sceau à un représentant du gouvernement, annonçant son abdication. Photo : Le Dinh Hoang.

La tour Ngu Phung, à la Porte du Midi (Ngo Môn) à Hue, où il y a 80 ans, l'empereur Bao Dai a remis l'épée et le sceau à un représentant du gouvernement, annonçant son abdication. Photo : Le Dinh Hoang.

À la suite de la directive du Comité central du Parti « Les Japonais et les Français s'affrontent, et notre action » du 12 mars 1945, et après avoir jugé le moment opportun, le Comité provincial du Parti de Thua Thien Hue a décidé de lancer une insurrection générale pour prendre le pouvoir dans toute la province.

Du 18 au 22 août 1945, les Comités insurrectionnels des districts de la province de Thua Thien Hue se sont soulevés et ont repris le pouvoir.

Dans la capitale Hue, le centre névralgique du régime féodal de la dynastie des Nguyen, le 22 août 1945, des dizaines de milliers de personnes se sont soulevées et ont occupé la plupart des agences, des bureaux publics et des casernes des troupes de sécurité.

 Le soir du 22 août, le Comité insurrectionnel provincial a lancé un ultimatum exigeant l'abdication de Bao Dai.

L'après-midi du 23 août, des dizaines de milliers d'habitants de Thua Thien Hue et d'équipes de Jeunesse du Front ont marché vers le stade de Hue, sous une forêt de drapeaux rouges à l'étoile dorée, scandant les slogans « Vive le Vietnam indépendant ! », « Le Vietnam appartient aux Vietnamiens ! »…

Une marée de gens vêtus de rouge et portant l'étoile dorée passe par la porte de The Nhon (ville de Hue) lors de l'événement « Accompagner le Vietnam dans sa marche en avant » organisé conjointement par le Journal Nhân Dân et le ministère de la Sécurité publique. Photo : Le Dinh Hoang.

Une marée de gens vêtus de rouge et portant l'étoile dorée passe par la porte de The Nhon (ville de Hue) lors de l'événement « Accompagner le Vietnam dans sa marche en avant » organisé conjointement par le Journal Nhân Dân et le ministère de la Sécurité publique. Photo : Le Dinh Hoang.

L'élan révolutionnaire des masses populaires, comme une « marée montante et une chute d'eau », était imparable.

Il a transformé le rassemblement du gouvernement de Tran Trong Kim au stade de Hue, qui célébrait la restitution par les Japonais du droit d'administrer la Cochinchine à la cour des Nguyen, en une démonstration de force et une prise de pouvoir pour la Révolution. 

À cet endroit, To Huu, président du Comité insurrectionnel, déclara : « Désormais, le pouvoir appartient au peuple », tout en présentant avec solennité le Comité populaire révolutionnaire provisoire de la province de Thua Thien Hue, présidé par Ton Quang Phiet.

L'esprit de la Révolution d'Août, qui visait à donner le pouvoir au peuple de l'ancienne capitale, a été exprimé avec concision, émotion et fierté par le camarade To Huu, leader de la Révolution d'Août à Thua Thien Hue, à travers les vers suivants : 

« En Août, notre Hue se lève,
Quang, Phong ! Huong Thuy, Huong Tra
Phu Vang, Phu Loc, le bac pour Hue
Sur la rivière rouge résonne le son des chants »

 L’historien et chercheur en culture de Hue, Duong Phuoc Thu, estime que l’abdication de Bao Dai a contribué à conférer une profonde valeur humaniste à l’insurrection générale d’Août, en offrant une rare tranquillité lors du transfert du pouvoir au peuple.

L’abdication de Bao Dai a contribué à conférer une profonde valeur humaniste à l’insurrection générale d’Août, en offrant une rare tranquillité lors du transfert du pouvoir au peuple.
Duong Phuoc Thu

Selon lui : « Les leçons de réussite à Hué gardent encore aujourd’hui toute leur valeur. Premièrement, l’amour de la patrie du peuple, son aspiration à la paix, à la libération de soi-même, de la famille et de la nation, ainsi qu’à l’édification d’un pays indépendant et pacifique. Deuxièmement, les droits du peuple furent pleinement exercés. Troisièmement, la force de l’union nationale, rassemblée autour d’un parti politique organisé, doté d’une direction et d’une volonté commune, s’est levée comme une seule armée pour conquérir le pouvoir ».

L’insurrection de Ba To, déclenchée et victorieuse le 11 mars 1945, laissa une empreinte indélébile. Elle devint le symbole de l’esprit combatif, de l’unité et de la créativité du peuple de Ba To, dans la province de Quang Ngai en particulier, et du pays tout entier en général.

La volonté, la force du peuple : un rempart éternel

La population du district de Ba Tơ participa à l’assaut de la garnison de Ba Tơ, le 11 mars 1945. Photo : VNA.

La population du district de Ba Tơ participa à l’assaut de la garnison de Ba Tơ, le 11 mars 1945. Photo : VNA.

Vue de la séance inaugurale de la première législature de l’Assemblée nationale, le 2 mars 1946. Photo : VNA.

Vue de la séance inaugurale de la première législature de l’Assemblée nationale, le 2 mars 1946. Photo : VNA.

Grâce à l’édification d’un large et puissant bloc d’union nationale, le peuple vietnamien a su répondre, au moment décisif, à l’Appel à l’insurrection générale lancé par le Parti communiste et le président Ho Chi Minh : « L’heure décisive pour le destin de notre nation est arrivée. Tout le peuple, debout, libérons‑nous par nos propres forces… ». Sans alliances, sans fonds, presque sans armes, mais soutenu par le peuple, le pouvoir révolutionnaire nouvellement formé a dû faire face simultanément à trois ennemis : la faim, l’illettrisme et l’invasion étrangère. Mais, malgré tout cela, il a tenu bon face à toutes les manœuvres adverses. Le peuple, uni sous la direction du Parti et du président Ho Chi Minh, partageait un seul objectif : l’indépendance, l’autonomie et la dignité nationale.

Sans alliances, sans fonds, presque sans armes, mais soutenu par le peuple, le pouvoir révolutionnaire nouvellement formé a dû faire face simultanément à trois ennemis : la faim, l’illettrisme et l’invasion étrangère. Mais, malgré tout cela, il a tenu bon face à toutes les manœuvres adverses.

Dans ces années critiques où le sort du pays était en jeu, le mot d’ordre « La nation avant tout — La patrie avant tout » est devenu un cri de ralliement, cimentant l’unité de tout un peuple. Cette volonté collective a permis d’édifier et défendre avec succès le nouveau pouvoir révolutionnaire.

Dès avant le déclenchement de la résistance nationale, le Parti avait anticipé la nature inaltérable du colonialisme, affirmant que la guerre était inévitable.

 Lors de la 4e Plénum du Comité central (décembre 1946), une ligne directrice fut tracée pour la résistance : une guerre prolongée, populaire, et totale.

Ainsi, lorsque la résistance éclata, l’appel fut entendu dans tout le pays : « Chaque citoyen est un soldat. Chaque village est une forteresse. »

La révolution ne pouvait être remportée par la seule force armée, elle devait devenir la guerre de tout un peuple, s’appuyant sur le peuple pour combattre, et puisant sa force dans le peuple pour se.

Sous les bombardements, les civils affluaient vers les lignes de front, à mains nues, pieds nus, poussant des bicyclettes chargées de munitions, de riz et de sel.

Les « troupes civiles de la ligne de feu », une force logistique sans précédent dans l’histoire des guerres modernes, ont réalisé un exploit historique. 

Lors de la campagne de Dien Bien Phu, des centaines de milliers de civils mobilisés, des dizaines de milliers de bicyclettes de portage, de chevaux de bât, de radeaux de bambou et d’embarcations légères franchirent forêts et rivières pour ravitailler le front.

Une simple bicyclette de portage pouvait transporter de 200 à 300 kilos de vivres et de matériel.

Une simple palanche pouvait parcourir des centaines de kilomètres, posée sur les épaules de mères et de sœurs qui ne portaient pas d’armes, mais la Patrie dans leur cœur, au fil d’un voyage silencieux et héroïque.

Dans l’après-midi du 7 mai 1954, le drapeau « Déterminé à combattre, déterminé à vaincre » de l’Armée populaire du Vietnam flottait sur le bunker du général De Castries. La campagne historique de Diên Biên Phu fut une victoire totale. Photo d’archives.

Dans l’après-midi du 7 mai 1954, le drapeau « Déterminé à combattre, déterminé à vaincre » de l’Armée populaire du Vietnam flottait sur le bunker du général De Castries. La campagne historique de Diên Biên Phu fut une victoire totale. Photo d’archives.

Dans cette campagne, aux côtés des autres provinces du pays, Nghe An fut un arrière-front solide fournissant des renforts sur le champ de bataille.

Répondant à l’ordre de mobilisation générale pour Dien Bien Phu, rien que le premier jour du Nouvel An lunaire Giap Ngo (le 3 février 1954), la province envoya 32 000 civils mobilisés, ainsi que des milliers de soldats, de jeunes volontaires et d’ouvriers de l’armement, se mirent en route avec enthousiasme pour le front.

En février 1954, 5 438 jeunes de Nghe An s’engagèrent avec ferveur, tandis que 6 600 autres furent mobilisés comme travailleurs civils, consacrant plus de 1,5 million de journées de travail pour ouvrir les voies menant au champ de bataille.

Avec l’ensemble du pays, les soldats et le peuple de Nghe An contribuèrent de manière décisive à la victoire de Dien Bien Phu, qui « résonna à travers les cinq continents et ébranla le monde ».

Pham Van Hoa confie au Journal Nhân Dân

Pham Van Hoa confie au Journal Nhân Dân

Pham Van Hoa, du quartier de Vinh Phu (province de Nghe An), âgé aujourd’hui de 89 ans, se souvient : « En octobre 1953, je n’avais que 17 ans. Je me suis porté volontaire pour rejoindre les Jeunes Volontaires afin de participer à la campagne de Dien Bien Phu, à l'appel de l'Oncle Ho. »

Son bataillon, la compagnie C294 des Jeunesses volontaires, marcha de Nghe An à Hoa Binh, Son La, Lai Chau, puis à Tuan Giao (province de Dien Bien) en quarante jours, alternant marche de nuit et repos de jour.

La nuit, dans les montagnes et les forêts du Nord-Ouest, des groupes de travailleurs de première ligne et de jeunes volontaires se déplaçaient comme à la fête, les femmes avec leur palanche, les hommes avec leurs bicyclettes chargées de nourritures, d’armes et de munitions destinés au front de Dien Bien Phu.

À leur arrivée dans le district de Muong La (province de Son La), M. Hoa et quelques camarades purent se reposer dans une modeste maison sur pilotis d’une famille de l’ethnie Thai.

En aidant à porter le sac à dos du jeune homme, voyant que l’épaule de sa veste était déchirée, la mère dit : « Soldat, maman va la raccommoder ! ». L’affection que cette mère de l’ethnie thaïs portait à M. Hoa était semblable à celle des Mères héroïques vietnamiennes envers leurs enfants. Être récipiendaire de l’affection de ces mères de Muong La était une source de motivation pour des personnes comme M. Hoa, les poussant à s’efforcer d’accomplir brillamment les missions qui leur étaient confiées. 

Pendant toute la campagne de Dien Bien Phu, M. Hoa et ses camarades ont participé à de nombreux fronts, en particulier la construction de routes, le déminage des bombes à retardement sur le col de Pha Din, le comblement des cratères pour permettre le passage des convois vers le front…

Soixante et onze ans se sont écoulés, avec tant de souvenirs héroïques, et M. Hoa se rappelle encore parfaitement le poème qu’il avait écrit pour sa mère de Muong La à l’époque :

« Je revêts la veste raccommodée et je ressens toute sa chaleur / Mon cœur palpite de nostalgie pour maman / Tay Bac, Dien Bien, Na San, Muong La / Il y a des mères âgées au cœur plein de bonté… ».

La délégation de la République démocratique du Vietnam lors de la signature de l’Accord de Paris le 21 juillet 1973. Source : Département des Archives du Bureau central du Parti.

La délégation de la République démocratique du Vietnam lors de la signature de l’Accord de Paris le 21 juillet 1973. Source : Département des Archives du Bureau central du Parti.

Après les Accords de Genève en juillet 1954, confronté au complot de diviser durablement le Vietnam et de transformer le Sud en une sorte de colonie américaine, le peuple vietnamien fut contraint de poursuivre une lutte résolue de 21 ans, battant successivement les stratégies de guerre des États-Unis et du gouvernement fantoche, pour libérer le Sud et unifier le pays. 

La volonté et la détermination de tout le peuple vietnamien à défendre l’indépendance et la liberté furent ravivées avec force, condensées dans la vérité résumée par le président Ho Chi Minh : « Rien n’est plus précieux que l’indépendance et la liberté ». Des millions de jeunes ont parcouru les montagnes de Truong Son pour sauver la Patrie grâce à la légendaire piste Ho Chi Minh, une voie stratégique reliant le Sud et le Nord, ouverte grâce au courage et à l’intelligence du peuple vietnamien.

Le Nord, fort et uni, se défendait contre la guerre de destruction menée par l’aviation et la marine américaines, tout en concentrant ses efforts pour soutenir le grand front du Sud, « Tout pour le Sud bien-aimé », « Tout pour le front », « Tout pour la victoire ». Les soldats et les habitants courageux du Sud ont combattu avec ténacité, déjouant tous les complots de guerre ainsi que les stratégies et moyens modernes des États-Unis.

Vue de la cérémonie de signature des Accords de Paris sur la fin de la guerre et le rétablissement de la paix au Vietnam, le 27 janvier 1973. Photo d’archives.

Vue de la cérémonie de signature des Accords de Paris sur la fin de la guerre et le rétablissement de la paix au Vietnam, le 27 janvier 1973. Photo d’archives.

Le 27 janvier 1973, les États-Unis durent signer les Accords de Paris, mettant fin à la présence de leurs troupes dans le sud du Vietnam. Jusqu’à 11 h 30, le 30 avril 1975, la volonté indomptable et le sacrifice du peuple vietnamien pour l’unification nationale avaient remporté une victoire complète.

Des millions de jeunes ont « traversé la cordillère de Truong Son » pour sauver la patrie par la piste Ho Chi Minh légendaire, une voie stratégique reliant le Nord et le Sud, ouverte grâce au courage et à l’ingéniosité du Vietnam.

Acheminement d’armes, de vivres et de denrées alimentaires depuis le Nord vers Saigon. Source : VNA.

Conduisant notre équipe à travers le village Ako Dhong, l’artisan Y Bhiông Nie, 87 ans, ancien membre du Comité de propagande du Comité provincial du Parti de Dak Lak, aujourd’hui résident du village Ako Dhong, quartier Buon Ma Thuot, a raconté : « Pendant la résistance contre les Américains, j’étais chargé du travail de propagande et j’ai pu me rendre dans de nombreux villages de Dak Lak. À cette époque, la guerre était féroce, de nombreux villages des E De étaient ravagés et labourés par les bombes américaines, la vie de la population était extrêmement difficile et précaire, mais partout où j’allais pour faire de la propagande et mobiliser, les habitants exprimaient toujours leur indignation devant les crimes des Américains et des Saïgonnais, et faisaient confiance au Parti, à la révolution et à la victoire à venir. C’est pourquoi ils redoublaient d’efforts au travail, dans la production, et fournissaient des vivres aux cadres et aux soldats pour combattre l’ennemi. »

« À l’époque, les déplacements étaient difficiles, il manquait de moyens de transport pour acheminer vivres et armes, alors nous utilisions les éléphants pour transporter munitions, armes et nourriture au service de la résistance jusqu’au jour de la victoire finale », a souligné M. Y Bhiông Nie.

L’artisan Y Bhiong Nie et un journaliste du Journal Nhân Dân à son domicile.

L’artisan Y Bhiong Nie et un journaliste du Journal Nhân Dân à son domicile.

Le président Ho Chi Minh rappelait toujours aux cadres et aux soldats : « Loyaux envers le pays, filiaux envers le peuple », et qu’il fallait toujours « s’appuyer sur le peuple », car « avoir le peuple, c’est avoir tout ». Cette pensée a été appliquée tout au long du processus de construction, de combat et de maturation de l’Armée populaire du Vietnam, une armée révolutionnaire née du peuple, qui combat pour le peuple et s’appuie sur son soutien pour devenir plus forte.

L'Armée Populaire du Vietnam, une armée révolutionnaire issue du peuple, combattant pour le peuple et s'appuyant sur son soutien pour se renforcer.

Nous combattons l'ennemi sur tous les fronts : militaire, politique, diplomatique, économique et culturel ; dans les trois zones stratégiques : les régions montagneuses, la campagne et les villes ; avec trois pointes d'attaque : politique, militaire et subversion de l'ennemi ; combinant trois forces : les troupes principales, les troupes locales et les milices-guérillas ; en alliant la force nationale et la force de l'époque pour la victoire. La puissance de combat des forces armées est formée/constituée par la force de toute la nation.

Un coin de Buon Ma Thuot (province de Dak Lak).

Un coin de Buon Ma Thuot (province de Dak Lak).

La posture moderne de la Guerre populaire du Vietnam continue d'être construite sur la base du patriotisme ardent, de la tradition de combat tenace et ingénieuse de l'ensemble du peuple, avec la volonté « Rien n'est plus précieux que l'indépendance et la liberté », mais avec une pensée prospective « préparer la défense du pays avant qu'il ne soit en danger », « développer la “posture du cœur du peuple” dans la défense nationale de l'ensemble du peuple, la posture de défense nationale liée à la sécurité populaire, et une solide posture de sécurité populaire ».

« Le peuple est la racine » est devenu un principe d'action, le guide dans toutes les politiques et lignes du Parti.

Convoi de bicyclettes de porteurs sur la route de la campagne de Dien Bien Phu. Photo : VNA.

Convoi de bicyclettes de porteurs sur la route de la campagne de Dien Bien Phu. Photo : VNA.

La victoire de la Révolution d'Août, la victoire de Dien Bien Phu, la résistance contre les Américains pour le salut de la nation, toutes sont des manifestations éclatantes de la vérité : « Le cœur du peuple est la forteresse la plus solide de la nation ». La résistance a été victorieuse, le pays est entré dans une nouvelle page, mais cette leçon n'est jamais dépassée. « Le peuple est la racine » est devenu un principe d'action, le guide dans toutes les politiques et lignes du Parti. Car ce n'est qu'en agissant pour le peuple, par le peuple et en s'appuyant sur le peuple que la révolution peut atteindre une victoire glorieuse.

Publication : le 12 septembre 2025
Organisation : Duc Nghia, Truong Son & Hai Chung
Contenu : Le Lan, Tuan Son, Tran Hao, Quang Tho, Tran Tuan, Thanh Chau, Cong Hau, Thai Son, Dinh Tang, Hien Cu, Manh Hao, Huu Tung, Ngoc Tram, Duc Thang, Thanh Son, Ngoc Long, Quy Hien, Cong Ly, Trung Hieu, Vuong Anh
Dessin : Ngo Huong
Photos : Journal Nhân Dân & VNA